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Grand Angle

Le long cauchemar des clients du projet immobilier Dream Hill à Tanger

Il y a dix ans, Noureddine Serroukh a fait partie d’un groupe de MRE qui ont rêvé d'un appartement à Tanger. Depuis, les faits ont tourné au cauchemar, après les multiples retards du chantier, la longue procédure judiciaire et l'impossibilité d'exécuter le jugement en sa faveur.

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Photo d'illustration / DR.
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En 2019, après plusieurs années de conflit et un procès perdu en première instance, Noureddine Serroukh obtient gain de cause en appel, dans le cadre du dossier relatif au projet immobilier Dream Hill de la société Mayfair Developments. La justice a condamné le promoteur à rembourser à ce Marocain de France 23 000 euros, la valeur de l’avance versée pour l’achat de l’appartement. La même décision a été prise en faveur d’autres MRE, victimes du même projet. Mais en août dernier puis le 31 décembre 2020, Noureddine s’étonne d’être recontacté par le promoteur, à travers un mail qui fait fi de la décision des juges et qui le relance pour solder le prix d'acquisition du bien, d’ici mars 2021.

«Alors même que je n’ai pas encore touché les remboursements prévus par le verdict en appel de 2019, je suis contacté par mail comme s’il n’y a jamais eu de décision de justice et comme si je ne m’étais jamais désisté de l’achat. On me demande alors de prendre attache avec la notaire A.R. pour finaliser les actes de vente et solder un bien que je ne veux plus acheter.»

Noureddine Serroukh

Noureddine n’est pas le seul acheteur à s’être désisté, à avoir obtenu gain de cause auprès de la justice. D'autres comme lui ont été contactés par le même huissier de la part du promoteur. D’autres acheteurs, dépités mais qui n’ont pas esté en justice, auraient été également recontactés.

Cauchemar à Dream Hill

Le cauchemar de Noureddine Serroukh avec Dream Hill a commencé en 2011, lorsqu'il a remarqué des retards dans l’évolution des travaux relatifs au projet. Alerté dans le temps, le promoteur lui a recommandé «d’attendre six mois». «Pour cause d’intempéries», il a fallu attendre six mois supplémentaires. En 2013, le MRE avait confié à Yabiladi son récit, disant s’être déplacé à Tanger pour vérifier lui-même l’état d’avancement du chantier. Il découvre alors des ouvriers non payés depuis au moins huit mois.

Constatant un retard qui a duré au total plus d’un an et demi sur les délais du livrable, Noureddine Serroukh veut abandonner le projet et récupérer son acompte. Mayfair Developments avance alors des difficultés financières et lui aurait «demandé de vendre l’appartement à quelqu’un d’autre, en lui faisant croire que c’est un nouveau projet qui démarre et sera livré dans un an». Noureddine attaque en justice le promoteur et commence alors le long feuilleton judiciaire. Six ans plus tard, c’est en appel que la justice condamnera Mayfair à verser la totalité des sommes avancées.

Pourtant et depuis la date de ce verdict en 2019, le promoteur immobilier se serait fait discret pour éviter l´exécution de la décision de justice. Comme en 2013, il aurait avancé des problèmes financiers et des dettes le contraignant à retarder les remboursements des plaignants. Ses agents seraient difficilement joignables et quasiment introuvables au bureau de vente à Tanger, «rarement fréquenté» selon Noureddine Serroukh.

Mayfair Developments, une société qui a pourtant pignon sur rue

Joint par Yabiladi, l’auteur des relances pour le compte du promoteur immobilier ne souhaite pas commenter le verdict de la Cour d’appel. «Nous avons écrit à l’ensemble de nos clients. Les personnes qui ont précédemment acheté des appartements dans le cadre du projet Dream Hill ont bien été recontactés pour solder leurs biens, mais celles et ceux qui souhaitent se désister ou ne pas faire de visite peuvent le faire», s'est-il contenté de déclarer.

Si les comptes du promoteur s’avèrent difficiles à tracer, ce dernier serait toujours en activité et n’aurait «jamais voulu fermer son entreprise, parce qu’il gère des biens dans d’autres villes, notamment à Marrakech», nous confie pour sa part Noureddine Serroukh. «Mais maintenant qu’il commence à nous relancer, je lui demande juste qu’il nous rende nos avances», se plaint-il.

Acculé, Noureddine Serroukh indique à Yabiladi avoir engagé une procédure via son avocat, afin d’obtenir ses remboursements de l’avance versée et ne pas solder un appartement dont il a théoriquement abandonné l’achat.

Article modifié le 05/01/2021 à 17h21

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