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Grand Angle

L’année 2020 a consacré la coopération militaire entre le Maroc et les Etats-Unis

2020 a été une année phare pour la coopération militaire du Maroc. Outre les commandes d’armes, les deux pays ont conclu un accord militaire d’une durée de dix ans. 

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Le roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d'Etat-major général des Forces armées royales. / DR
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2020 aura marqué le lancement du plan de modernisation global et intégré pour la prochaine décennie, conformément à l’Ordre du jour du roi Mohammed VI du 14 mai à l’occasion du 64e anniversaire de la création des Forces armées royales (FAR). Cette stratégie a permis à l’armée de renforcer ses achats d'armement malgré la crise de la Covid-19.

Son principal fournisseur est toujours le marché américain. Après le feu vert du Congrès, les FAR ont confié à Boeing la fabrication de 24 hélicoptères Apache AH-64E, pour un montant de 4,25 milliards de dollars. Commandés en novembre 2019, ces appareils seront livrés en 2024. Cette fin d'année a connu une nouvelle acquisition de quatre drones aériens sophistiqués de type SeaGuardian MQ-9B fabriqués par la compagnie américaine General Atomics, pour 1MM$. Entre ces deux commandes, de nombreuses autres se sont intercalées à l'instar des dix missiles antinavires de type Harpoon Block II AGM-84L avec leurs équipements (62M$).

Un nouvel accord militaire avec les Etats-Unis

Cette proximité avec Washington s’est surtout traduite par la signature d’un nouvel accord de coopération militaire lors de la visite de l’ancien ministre de la Défense, Mark Esper, en octobre à Rabat. D’une durée de dix ans, «cette feuille de route vise à renforcer le partenariat stratégique entre les deux pays et à soutenir des objectifs de sécurité communs», indiquait le ministère marocain des Affaires étrangères dans un communiqué. «L’accord ouvrira les portes d'une coopération trilatérale entre le Maroc, les Etats-Unis et les pays africains», a en effet révélé le responsable américain à l’occasion du point de presse animé conjointement avec Nasser Bourita. Pour mémoire, le royaume bénéficie depuis juin 2004 du statut d’allié majeur des Etats-Unis hors OTAN.

Si la coopération avec les Etats-Unis a été particulièreent renforcée, le Maroc n'a pas oublié d'autres pays stratégiques. En octobre, le général John Lorimer, haut conseiller à la Défense britannique, chargé de la région MENA, s’était rendu à Rabat où il a eu des entretiens avec le ministre délégué à l’administration de Défense nationale, Abdellatif Loudyi, et le ministre des Affaires étrangères. Une visite suivie, début novembre, par celle du ministre des Forces armées britannique, James Heappey.

De son côté, la France a envoyé sa ministre de Défense, Florence Parly au Maroc en février. En septembre c’était au tour de François Lecointre, chef d’état-major des armées françaises, d’enchainer les réunions avec  Loudiyi, Bourita et l’inspecteur général des FAR, le général Abdelfatah Louarak. Par ailleurs, la France a bénéficié d’un contrat de 192,1 millions euros, financés par emprunt accordé par la banque BNP-Paribas pour la fabrication de missiles.

Outre ces contacts avec ses traditionnels partenaires, Rabat a pu mettre sur les rails sa coopération avec la Mauritanie. Malgré une relation chaotique et des rebondissements inattendus, tel le blocage d’El Guerguerate par des éléments du Polisario, les deux pays sont parvenu à tenir en 2020 deux sessions de leur commission mixte militaire : la première en 29 janvier à Rabat et la dernière le 21 décembre à Nouakchott.

Le cadre juridique de l’industrie militaire made in Morocco est adopté

L'année 2020 aura également connu le lancement du cadre légal de l'industrie militaire marocaine. Le premier pas a été franchi lors du conseil des ministres, présidé le 7 juillet par le roi Mohammed VI, approuvant un projet de loi relatif aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions. Après le vote par les deux Chambres du Parlement, en un temps record et à l'unanimité, la loi 10.20 a été publiée au Bulletin officiel dans son édition du 4 août.

Cette loi traduit l’ambition déjà exprimée par Abdellatif Loudiyi en novembre 2019 au Parlement. Le ministre délégué à l’administration de la Défense nationale avait en effet affirmé que le Maroc cherche à développer la maintenance des équipements militaires en imposant, dans la mesure du possible, à ses fournisseurs de s'engager à transférer la technologie de maintenance des équipements acquis aux services des Forces armées royales.

Article modifié le 30/12/2020 à 22h37

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