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Grand Angle

Casablanca : Employés et patrons de restaurants sonnés par la décision de fermeture

Des employés de plusieurs restaurants casablancais ont dénoncé, ce mardi, la décision du gouvernement de fermer les restaurants de la ville, tout comme ceux de Marrakech, Agadir et Tanger, pour une période de trois semaines. Après la fermeture durant les 3 mois de confinement et l'année au ralenti, ce nouveau coup de massue pourrait leur être fatal.

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Photo d'illustration. / DR
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Le gouvernement a annoncé, lundi soir, la fermeture complète des restaurants de Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger pour les 3 prochaines semaines, à compter du mercredi 23 décembre 2020 à 21h. Cette décision intervient «sur la base des recommandations du Comité scientifique et technique sur la nécessité de renforcer les mesures d'urgence sanitaire» afin de lutter contre la propagation du nouveau coronavirus.

Mais l’annonce est loin de réjouir les employés et les propriétaires des restaurants. Frappés de plein fouet par la crise sanitaire et obligé, depuis septembre pour ceux de Casablanca, à fermer leurs portes plutôt que prévu, ils ne cachent plus leurs craintes pour leur avenir.

Un certain nombre d’employés de restaurants de Casablanca rencontrés par Yabiladi, ont exprimé leur peur de se voir licencier par leur employeur, d'autant que cette fermeture intervient après le confinement sanitaire de trois mois et une année au ralenti. Le secteur ne s'est toujours pas remis de la profonde crise, déclarent-ils inquiets.

«Nous allons entamer des jours tourmentés», a déclaré une employée du restaurant La Sqala à Casablanca. «Personne ne nous a consultés. Qu’allons-nous manger ? Nous ne sommes payés que pour les jours où nous travaillons», insiste-t-elle. L'employée confirme que les ses collègues craignent tous la fermeture du célèbre établissement casablancais. Elle rappelle que certains appartenant au même groupe, saignés par le confinement, ont déjà fermé leurs portes. «Le restaurant était déjà en souffrance, malgré la réduction du nombre de salariés. Il y a ceux qui ne travaillent que deux jours par semaine», précise-t-elle dépitée.

De plus, depuis le déconfinement, «nous n'offrons pas de dîner aux clients, dont le nombre a considérablement diminué, car nous fermons à 20 heures, et les week-ends qui connaissent plus de clients, nous travaillons avec une capacité réduite à 50%», déplore-t-elle encore.

Les restaurants face au spectre de fermeture définitive

Meryem, employée d'un restaurant affilié au groupe Moumni à Casablanca a confié à Yabiladi que les salariés «sont sur les nerfs depuis hier après avoir entendu la nouvelle». «Les restaurants sont-ils les seuls responsables de l'augmentation des cas de coronavirus ? Nous respectons les mesures de précaution. Qu'en est-il des bus de transports en commun et des cafés ?», s’interroge-t-elle sur un ton accusateur.

«Le restaurant a commencé à offrir gratuitement des repas supplémentaires aux clients, car nous voulons vider les stocks. Une grande partie des produits ne sera plus utilisable après trois semaines. Tout le monde est dans la confusion la plus total.»

Meryem

«De nombreux restaurants peuvent se trouver obligés de fermer leurs portes», alerte Abdellah, propriétaire d’un petit restaurant de la capitale économique, rencontré par Yabiladi ce mardi. «Nous espérions compenser un peu les pertes de l'année avec les fêtes de fin d'année», déplore-t-il. Il rappelle que les restaurateurs «ont des obligations et des crédits», or avec cette décision, nous nous retrouvons «dans l'incapacité de les respecter». «Le gouvernement ne nous a pas dit ce qu'il entend faire de nous et s’il nous fournira une assistance ou s’il compte nous abandonner», enchaîne-t-il.

Mohamed, employé d’un restaurant à Casablanca, lui, n’a pas pu retenir sa colère face à la décision rendue publique lundi soir. «De nombreux restaurants ont licencié leurs employés, ou leur ont donné au mieux des congés sans solde. Nous ne savons pas ce qui nous attend et cette décision nous impacte autant que nos employeurs», regrette-t-il. 2020 restera marquée dans son esprit comme l'année de tous les malheurs.

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