Les raquettes féminines mondiales se disputent le Grand Prix Lalla Meryem, au Royal Tennis de Fès depuis le 21 avril dernier et jusqu’à demain samedi 27 avril. Éliminée mercredi 25 avril, au deuxième tour, en individuel, Shahar Peer professionnelle israélienne a aujourd’hui quitté le territoire marocain. Selon les propos d’un membre de l’organisation qui a refusé de décliner son identité à l’agence de presse espagnole EFE, «afin de respecter les sensibilités de l’opinion publique, les matchs de Shahar Peer se sont déroulés sur des courts secondaires où il n’y avait pas de retransmission télévisée.»
La joueuse qui dérange ?
Shahar Peer avait déjà fait l’objet, en 2009, lors d’un tournoi à Dubai d’une polémique. Elle avait été interdite de participation «pour des raisons de sécurité» et avait reçu une indemnité de 300 000 dollars. Si elle a déjà pris part à un tournoi organisé par un pays arabe, le Qatar, sa venue sur le sol marocain n’a pas manqué de susciter des réactions. «Nous ne devons pas recevoir d’artistes ou de sportifs de ce pays comme si de rien n’était. Il est anormal de faire comme si tout allait bien. Voilà des gens qui font subir un apartheid au peuple palestinien. Nous ne devons pas les recevoir mais aussi marquer une solidarité avec le peuple palestinien», a expliqué Sion Assidon, militant associatif marocain et membre du mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS Maroc) contre Israël.
Agaçante la présence de cette jeune israélienne ? «Nous subissons le choix de la WTA qui est la seule habilitée à envoyer la liste des joueuses devant prendre part au tournoi un mois à l’avance», se défend Olivier Mangelinckx, directeur adjoint du Grand Prix Lalla Meryem. Même son de cloche du côté de Khalid Afif, directeur technique national au sein de la Fédération Royale Marocaine de Tennis. «Le WTA organise l’évènement et décide de la liste des joueuses. Le Maroc accueille seulement le tournoi.»
Sentiment de déjà vu ? La polémique avait été vive à l’annonce de l’annulation d’un festival de danse orientale prévu du 10 au 14 Mai à Marrakech en raison de la participation d’une ou plusieurs danseuses israéliennes. Les autorisations nécessaires pour l’organisation de l’événement n’auraient pas été délivrées par les autorités de la ville ocre qui auraient plutôt évoqué «une atteinte à la pudeur des citoyens marocains».