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Grand Angle  

Maroc : Dernière ligne droite pour la campagne de vaccination contre le Covid-19

A quelques jours du lancement de la campagne de vaccination contre le nouveau coronavirus au Maroc, les opérations de recensement des habitants prioritaires sont à leurs dernières étapes. En fonction des régions, les structures de santé devraient accueillir plusieurs centaines de personnes par jour.

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Photo d'illustration / DR.
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La première étape de vaccination contre le nouveau coronavirus au Maroc devrait s’axer prioritairement sur les personnes vulnérables, à santé fragile, en plus du personnel en ligne de front dans la lutte contre la pandémie. Pour mieux identifier les concernés, le ministère de l’Intérieur a mené des opérations de recensement au niveau local, à travers ses agents territoriaux dans plusieurs villes et villages du pays.

A Ifrane, cette opération est bien avancée. Le président de la commune, Hicham Afifi a déclaré à Yabiladi que ce processus a «commencé depuis un certain temps, sous la supervision des autorités locales relevant de l’Intérieur, à travers les mokaddems, cheikhs et caïds». «Vu le nombre d’habitants de notre commune, l’élaboration des listes est pratiquement achevée, pour mieux connaître les personnes en situation de vulnérabilité, âgées ou dont l'état de santé est fragile», a indiqué l’élu local.

Une coordination entre autorités locales, communes et corps médical

«L’opération est supervisée par le ministère de l’Intérieur à travers ses agents locaux. De notre côté, nous nous mettons à leur disposition pour apporter toute aide complémentaire nécessaire», a souligné Hicham Afifi. «En début de semaine, une réunion a permis d’aborder les préparatifs de cette campagne de vaccination au niveau local, et la mise à disposition des moyens logistiques ou humains nécessaires», a ajouté l'édile d'Ifrane.

Un processus similaire est suivi dans les autres régions du pays, notamment dans la ville de Taza, avec des opérations de porte-à-porte pout identifier les ménages constitués d’au moins une personne âgée ou atteinte d’une maladie chronique. Une campagne de recensement qui a concerné l'ensemble des villes et villages du Royaume.

Ce que confirme à Yabiladi le Dr. Mounir Lahlou, médecin à l’hôpital Moulay Rachid à Casablanca. «Les choses sont en place» pour le lancement de cette campagne imminente, «en coordination avec les services compétents du ministère de l’Intérieur». «Les personnes concernées, qui ont préalablement enregistré leur nom auprès des autorités compétentes, recevront une convocation indiquant la date exacte pour leur vaccination», a-t-il précisé. Ainsi, l'opération devrait démarrer dans les prochains jours, «dans toutes les régions du Maroc, sauf imprévu, comme un éventuel manque de disponibilité des lots nécessaires de vaccin pour couvrir toutes les régions», a indiqué le praticien. Elle devrait s’étaler sur «12 semaines avec un rythme intensif de vaccination 6 jours sur 7».

Mais pour l'heure, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a déclaré sur France24, que la date de lancement de cette camapagne «n’est pas encore définie». «La vaccination obéira à une stratégie nationale et les mesures dans ce sens devront être accompagnées d’un programme d’acquisition des doses du vaccin», a souligné le ministre. Si les préparatifs sont en effet en place pour effectuer cette opération, le responsable rappelle que son lancement reste tributaire de l’avancement du processus de validation des vaccins par leurs développeurs ainsi que les procédures d’homologation par les autorités sanitaires marocaines.

Cette campagne de vaccination se fera sur la base de deux plans simultanés, nous indique de son côté Dr. Lahlou. Le premier consiste en l’accueil des citoyens à l’intérieur des centres de santé désignés à cet effet. Le second prévoit la «sortie des équipes médicales, infirmières et corps paramédical en dehors de ces structures, afin de faire des vaccinations dans d’autres centres qui seront désignés aussi dans le même cadre, qu’ils soient militaires, judiciaires, communaux, scolaires ou des laboratoires».

Plusieurs centaines de vaccinations prévues quotidiennement

A Casablanca, ville la plus peuplée du Royaume, mais aussi la plus touchée par le Covid-19, les structures hospitalières devront être mobilisées de manière accrue. «Nous recevrons 1 000 personnes par jour, pour une équipe de 4 à 5 médecins et je superviserai personnellement la vaccination de 150 à 200 personnes par jour, avec une injection en deux doses espacées de 21 jours», a affirmé Dr. Mounir Lahlou à Yabiladi.

Le praticien souligne que la campagne nationale de vaccination se fera «en quatre phases, chacune d’une durée de 21 jours». La première «inclut le personnel de santé, de la police, le corps de la Gendarmerie, de l’armée royale, des forces auxiliaires, des travailleurs dans les domaines vitaux, des personnes atteintes de maladies chroniques, ainsi que de la tranche d’âge des 45 ans et plus».

Cette première phase «cible près de 10 millions de bénéficiaires, avec un taux de vaccination quotidien d’environ 500 000 personnes», tandis que «les étapes suivantes concerneront des groupes d'environ un million de personnes». La seconde d’entre elles inclura les groupes de jeunes adultes, âgés entre 18 et 44 ans, «en plus des personnes qui ont reçu la première dose du vaccin dans la première phase et seront revenues 21 jours plus tard».

La troisième étape, selon le médecin, «comprendra les personnes qui ont reçu leur première dose de vaccin pendant la deuxième étape» tandis que la quatrième s’ouvrira plus largement à celles et ceux «désireux volontairement de recevoir le vaccin, même si leurs noms n’ont pas été inclus aux concernés par les étapes précédentes». Dr. Lahlou indique que ce cette manière, le Maroc «vise à ce que la campagne couvre environ 80% de la population».

Dr. Mounir Lahlou a souligné que la campagne concernera également des personnes précédemment infectées et guéries du nouveau coronavirus, en plus des femmes enceintes. Mais avant de soumettre les personnes bénéficiant du vaccin aux deux doses d’injection, «le personnel médical qui supervisera ce processus sera lui-même vacciné, avant le début de la campagne», précise le praticien.

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