Menu

Grand Angle

El Guerguerate : Le Portugal rejoint les pays d’Europe appuyant l’opération des FAR

Plusieurs pays d’Europe appuient l’opération militaire des Forces armées royales à El Guerguerate du 13 novembre. Les liens diplomatiques, sécuritaires et économiques entre le royaume et certains Etats européens de l'Est se sont consolidés ces dernières années. Une ouverture qui s’avère payante.

Publié
Photo d'illustration. / DR
Temps de lecture: 5'

La liste des pays convaincus par les motivations marocaines visant à mettre un terme à trois semaines de blocage du passage d’El Guerguerate imposé par des éléments du Polisario, s’allonge. Après les Etats arabes, de l'Union africaine, d'Amérique latine et des Caraïbes, les manifestations de solidarité se multiplient en Europe centrale.

La Bulgarie a «salué le rétablissement de la libre circulation civile et commerciale dans la région d’El Guergarate», souligne un communiqué du ministère bulgare des Affaires étrangères. «La Bulgarie est bien consciente de l’importance du rétablissement du trafic civil et commercial dans la région (…) la stabilité de la région revêt une grande importance pour la sécurité de l’Union européenne», poursuit le communiqué. La Bulgarie a également réitéré son soutien pour une solution pacifique, réaliste, pragmatique et durable au différend régional, sous l’égide des Nations unies et basée sur le compromis. Cette position exprimée par Sofia s’inscrit en droite ligne avec la politique adoptée par ce pays d’Europe centrale vis-à-vis de la question du Sahara. Le différend territorial était, d’ailleurs, au cœur de l’agenda de Nasser Bourita lors de sa visite, en septembre 2018, en Bulgarie.

La République tchèque, un autre pays d’Europe centrale, s’est félicité de «l’engagement du Maroc à maintenir le cessez-le-feu négocié par l’ONU en 1991, et appelé le Polisario à faire de même», indique le ministère tchèque des affaires étrangères dans un communiqué. Prague a affirmé «suivre de près la situation dans la région d’El Guerguerate, à la frontière maroco-mauritanienne». Plusieurs responsables politiques en République tchèque soutiennent le plan d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara occidental. Une position exprimée publiquement en 2014 par le président du groupe parlementaire d'amitié Tchéquie-Maroc, Vaclav Zemek, et réitérée en avril 2019 à Rabat par le vice-président du Sénat tchèque, Jiří Oberfalzer. Pour mémoire, l’ancien ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar s’était rendu à Prague en novembre 2015 et eu des entretiens avec son homologue tchèque et le président de la république, en fonction depuis mars 2013.

La Hongrie a également réagi aux derniers développements qu’a connus la zone d'El Guerguerate. Le gouvernement de Budapest a réaffirmé «son ferme attachement au règlement pacifique de la situation dans la région du Sahara, dans le cadre des efforts onusiens, comme le reflète la politique menée par le Royaume du Maroc». Le ministère hongrois des Affaires étrangères a réitéré son «soutien aux efforts menés sous les auspices exclusifs des Nations unies, en vue de parvenir à une solution politique, réaliste, pragmatique et durable de la question du Sahara, reposant sur la notion de compromis». «La Hongrie a tenu à souligner sa sincère reconnaissance pour le rôle stabilisateur que joue le Maroc dans toute la région.» Pour mémoire, le ministère des Affaires étrangères a souligné, fin mai 2020 dans une correspondance adressée à l’ambassade du royaume, que la Hongrie n’entretient aucun lien avec la «RASD». Une précision qui intervenait après la publication, quelques jours auparavant, d’un livre en langue hongroise avançant que Budapest a des relations diplomatiques avec le mouvement séparatiste.

La Bulgarie, la République tchèque, la Hongrie et le Maroc sont des membres du Processus de Varsovie, lancé par les Etats-Unis le 14 février 2019 dans la capitale polonaise. Les représentants de ces trois Etats ont pris part, en mars 2020, à la réunion de Marrakech consacrée à la lutte contre le terrorisme et le financement illicite des groupes armés.

L’Autriche, un autre pays de l’Europe centrale, a salué l’engagement du Maroc à maintenir le cessez-le-feu signé en 1991, indique son ministère des Affaires étrangères sur Twitter. Vienne a tenu à exprimer son soutien aux efforts du secrétaire général des Nations unies pour éviter une escalade des tensions au Sahara. L’Autriche a également appelé les parties à une reprise du processus politique sous l’égide de l’ONU.uer l’attachement du Maroc au cessez-le-feu.

La Pologne, par la voix de son ambassade à Rabat, a rejoint le groupe des pays européens qui se sont félicités de la reprise de la circulation des biens et personnes à travers le passage d’El Guerguerate. La chancellerie a exprimé «l’alignement  de Varsovie sur les déclarations formulées par le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et de la Politique de sécurité, M. Josep Borrell, au sujet de la situation dans la zone d’El Guerguerate». La Pologne confirme ainsi «l’importance de la préservation de la liberté de circulation et des échanges transfrontaliers dans la zone d’El Guerguerate, au vu de son impact important dans toute la région du Sahel».

Le ministre des Affaires étrangères et européennes de la Croatie, Gordan Grlić Radman, a affirmé que son pays salue «l'engagement du Maroc en faveur du cessez-le-feu ainsi qu'en faveur de la liberté de mouvement civil et commercial à travers le passage d'El Guerguarat». Le chef de la diplomatie a exprimé cette position lors de sa participation à la vidéoconférence ministérielle tenue jeudi 26 novembre, sous le thème «UE-Voisinage Sud, pour une association rénovée». Le responsable croate a aussi mis l'accent sur l'«importance capitale» de la stabilité politique des partenaires Sud de l'Union européenne (UE), affirmant qu'il est «important pour l'UE d'engager avec ses partenaires de la région une coopération plus forte et plus structurée à même de promouvoir la sécurité, la croissance économique durable et l'intégration régionale, en plus de la lutte contre la pandémie de la Covid-19».

La Belgique estime qu’il est primordial de «veiller à la liberté de circulation et des échanges transfrontaliers dans la zone d’El Guerguarat qui a un impact important sur toute la région du Maghreb et du Sahel, une région d’importance stratégique», a souligné la vice-première ministre, ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants dans le cadre de la présentation de la politique générale de son département. En tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité des Nations unies, la Belgique, a-t-elle dit, «partage évidemment les préoccupations à la suite des événements dans la zone tampon d’El Guerguarat et nous souscrivons pleinement à la récente déclaration du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’aux différents appels des membres du Conseil de sécurité et du Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères qui invitent toutes les parties à faire le maximum pour sauver l’accord de cessez-le-feu et éviter une escalade sur le terrain». Mme Wilmès, qui avait été interpelée par le député fédéral André Flahaut sur l’intervention du Maroc pour sécuriser cette zone après avoir été bloquée par des milices armées du polisario, a indiqué que «la Belgique attache beaucoup d’importance aux accords de cessez-le-feu en place depuis 1991 et réitère son plein soutien aux efforts de la MINURSO à cette fin».

Les Pays-Bas disent également comprendre les motifs ayant mené les Forces armées royales à intervenir à El Guerguerate. «Les actions de l’armée marocaine du 13 novembre sont une réaction au blocage du passage frontalier d’El Guerguarat», a affirmé le chef de la diplomatie néerlandaise qui répondait à une question d’un député de son pays. Blok a précisé que son gouvernement s’alignait entièrement sur les déclarations du Haut Représentant de l’UE pour les Affaires étrangères Josep Borrell, tout en mettant l’accent sur le respect du cessez-le-feu, la préservation de la liberté de mouvement et du commerce transfrontalier dans la région d’El Guerguerate, ainsi que sur le retour au processus politique dirigé par l’ONU.

Le Ministère des Affaires Étrangères du Portugal a mis en valeur la retenue dont a fait preuve le Maroc dans la crise d'El Guerguerate et son attachement au cessez-le-feu au Sahara. La position du Portugal a été exprimée suite à un entretien téléphonique qui a eu lieu, mercredi, entre le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita et son homologue portugais, M. Augusto Santos Silva.

Article modifié le 10/12/2020 à 11h52

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com