Fnideq : De plus en plus de jeunes tentent le «hrig» à la nage

Chaque jour, près de cinq jeunes des villes avoisinant Ceuta tentent d’atteindre les côtes de l’enclave à la nage, un voyage périlleux qui fait de moins en moins peur.

Ce mardi, un reportage du quotidien El País rappelle par exemple que le 21 octobre dernier, la Garde civile a récupéré le corps d’un Marocain en combinaison sur la plage de La Ribera. Quelques heures plus tard, tard dans la nuit, quatre nageurs marocains ont été interceptés. Trois jours plus tard, les vagues ont mené à la côte de La Peña la dépouille d’un autre mort, en combinaison de plongée.

Ceux qui arrivent à Ceuta et sont interceptés par les autorités doivent passer un confinement sanitaire de dix jours, dans un entrepôt situé dans le quartier de Tarajal. Une source proche du ministère espagnol de l’Intérieur a par ailleurs affirmé au quotidien que «l’objectif de beaucoup de ces migrants, adultes et mineurs, une fois arrivés par la baie sud à Ceuta, est de continuer leur route vers la péninsule, à travers la baie nord», par bateau ou à bord d’une embarcation pneumatique.

Selon la même source, «ceux qui arrivent à la nage ne passent généralement pas plus de quatre heures sur le parcours» depuis Fnideq. Mais pour beaucoup parmi eux qui ne savent pas nager, cette traversée tourne souvent à la tragédie.

Arrivé à destination par une nuit pluvieuse où il a entrepris ce périple, un Marocain de 30 ans s’est confié à El Pais, estimant que «huit à neuf» jeunes quitteraient Fnideq chaque jour, en direction des côtes de Ceuta. Un second, qui a confié avoir fait quatre tentatives, a souligné que les garde-côtes marocains pouvaient faire subir des coups aux jeunes repérés en mer, avant de les reconduire. «Une fois, ils nous ont emmenés à Taza, à 330 kilomètres», a-t-il déclaré. «Si vous payez aux policiers entre 500 et 1 000 dirhams ils vous laissent plonger en mer», a ajouté pour sa part un autre jeune.