Aux Etats-Unis, le vote confessionnel détermine l’identité du locataire de la Maison blanche. Les musulmans ayant la nationalité américaine ont parfaitement assimilé cette donne locale et ont largement voté en faveur de Joe Biden.
Selon un sondage réalisé à la sortie des urnes par The Council on American-Islamic Relations (CAIR), 69% des électeurs de cette communauté ont choisi le candidat démocrate contre 17% pour le républicain Donald Trump.
Si l’écart entre les deux hommes est flagrant, le président sortant a toutefois réussi à mieux faire, en comparaison au 13% de voix glanées lors du scrutin de novembre 2016 dans les rangs de ce groupe. Une avancée sensible malgré ses prises de positions hostiles à l’arrivée de musulmans sur le territoire américain, dans le cadre du «Muslium ban». Un décret présidentiel, signé le 27 janvier 2017, soit une semaine après son investiture, qui interdit l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans : l’Iran, la Libye, la Somalie, la Syrie, le Soudan et le Yémen. Cette mesure a été présentée par l’administration Trump comme nécessaire pour combattre le terrorisme.
Biden récolte les fruits de son ouverture aux électeurs musulmans
Lors de la campagne électorale, Joe Biden a promis de réviser «cette infâme interdiction faite aux musulmans», comme il l’avait qualifié en juillet dernier. Tiendra-t-il sa promesse une fois installé aux commandes des Etats-Unis ? En attendant cette abrogation du «Muslim ban», force est de constater que la main tendue de Biden aux membres de cette communauté s’est avérée payante pour lui.
En effet, le démocrate n’a pas hésité, en juillet 2020, à répondre à l’invitation d’Emgage Action, une ONG qui défend les droits des musulmans aux Etats-Unis. Dans une allocution prononcée devant un parterre de participants, il avait dénoncé l’islamophobie et s’est engagé à intégrer des musulmans au sein de son administration et faire connaitre l’islam dans les programmes scolaires.
«Je souhaite que nous enseignions davantage la foi musulmane dans nos écoles (…)Ce que les gens ne réalisent pas, c'est que nous venons tous de la même racine, quant à nos croyances fondamentales.»
Pour sa part, le quotidien Los Angeles Times s’est intéressé au vote musulman en faveur de la candidature de Biden. «Après que leurs nouvelles voix aient résonné fort dans les batailles au niveau des Etats comme le Michigan et la Pennsylvanie, les électeurs musulmans veulent plus qu'un simple siège à la table de Biden et de son administration. Comme les autres communautés sous-représentées, ils veulent être associés à la prise de décisions au niveau national», écrit le journal.
Selon le Pew Research Center, il y avait environ 3,45 millions de musulmans de tous âges vivant aux États-Unis en 2017, représentant environ 1,1% de la population américaine.