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Grand Angle

Covid-19 : Une situation alarmante dans les hôpitaux de l’Oriental

Cette semaine, des patients atteints du nouveau coronavirus ont manifesté devant le Centre hospitalier régional Al Farabi d’Oujda pour dénoncer le manque de médicaments prescrits pour le traitement, tandis que des élus ont adressé des lettres au gouvernement pour tirer la sonnette d’alarme. Même à Nador, la situation au Centre hospitalier provincial Hassani» a poussé une ONG à saisir le ministère de la Santé.

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Photo d'illustration. / DR
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Après Marrakech, Fès et Casablanca, c’est autour des hôpitaux de Nador et Oujda d’afficher des signes de dépassement, face à un nombre de cas du nouveau coronavirus qui ne cesse de s’accélérer ces derniers jours dans la région de l’Oriental.

Ainsi, des patients atteints du nouveau coronavirus ont manifesté, cette semaine, devant le Centre hospitalier régional Al Farabi de la capitale de la région. Selon le média local Oujda City, les patients, dont certains sont pris en charge à domicile, ont appelé la direction de l’établissement et la direction régionale de la Santé, à leur fournir les médicaments prescrits dans le cadre du protocole de prise en charge mis en place par les autorités sanitaires.

«Ce qui a aggravé les choses, c'est le manque de médicaments dans les pharmacies, et le chaos dans leur distribution des médicaments aux patients qui n'avaient d'autre choix que de quitter leur domicile et l’isolement et de manifester devant l'hôpital exigeant des médicaments malgré tout le danger de propagation de l'épidémie», écrit le média local.

Les promesses de la direction régionale qui ne rassurent guère les élus

Suite à cette situation, la direction régionale de la Santé a publié un communiqué reconnaissant une «évolution dangereuse de la situation épidémiologique dans la région de l’Oriental et dans la ville d'Oujda en particulier». La direction a également annoncé dans son communiqué que 6 centres de proximité ont été désignés et dotés des équipements nécessaires au diagnostic et au traitement de la Covid-19. Et d’annoncer une «unité mobile» pour «un suivi des personnes soignées à domicile».

Mais il semble que la situation est hors contrôle. Ce mercredi, les élus du Parti de l’Istiqlal dans la région de l’Oriental ont exhorté le ministre de la Santé à effectuer une visite urgente dans les hôpitaux de la région, pour s’enquérir de près de la situation sanitaire sur le terrain.

Ils ont ainsi exigé de «fournir un soutien moral aux équipes médicales mobilisées», estimant que la visite sera «l’occasion d’une rencontre avec toutes les parties prenantes et les élus pour présenter des défis et des propositions afin de surmonter ces terrifiants records d’infection et de décès dus au Covid-19 que connait la région».

L’appel des élus de la Balance intervient parallèlement à celui des députés de l’Union socialiste des forces populaire (USFP). Lundi, les élus de la Rose ont adressé une demande au chef du gouvernement et au ministre de la Santé pour une «intervention urgente», appelant à la création d’un hôpital de campagne et de fournir les équipements et mettre à disposition du personnel médical en renfort.

La situation n’est pas meilleure dans la province de Nador

Les élus socialistes ont aussi appelé à «sauver les habitants de la région», faisant état de «l'effondrement du système de santé». Pour eux, la décision de réserver l’hôpital régional de la ville a également fait que les autres patients se sont retrouvés privés d’accès aux soins.

La situation alarmante ne touche pas seulement la préfecture d’Oujda-Angad. Dans une lettre adressée cette semaine au ministre de la Santé Khaled Ait Al Taleb, la Ligue des jeunes pour le développement et la solidarité (LJDS), une ONG locale, a appelé elle aussi à une intervention urgente suite aux conditions «désastreuses» des patients Covid+ dans la province de Nador.

L'association a expliqué, dans sa lettre, que l'augmentation quotidienne notable du nombre de cas testés positifs au coronavirus, dont la région est témoin, «affecte négativement le système de santé provincial et constitue une forte pression sur le Centre hospitalier provincial Hassani», seul établissement accrédité pour recevoir et traiter les personnes infectées par le Covid-19.

«Le service de quarantaine est plein, et certains patients dorment à même le sol. Il n'y a pas de place pour les nouveaux cas infectés à qui on demande de rentrer chez eux», décrit l’ONG, qui déplore aussi le fait que «le service de réanimation [soit] également complet», sans «lits supplémentaires pour toute situation critique».

Selon les bulletins quotidiens de la direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé, la région de l’Oriental a enregistré, entre le 28 octobre au 4 novembre, un total de 4 048 infections au Covid-19 et 96 décès, avec un pic d’infections de 781 cas (le 4 novembre) et un pic de décès de 20 morts en 24 heures, le 31 octobre.

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