Sahara : L’ancien chef de la diplomatie du Lesotho accusé d’avoir reçu des pots-de-vin du Maroc

Les autorités du Lesotho ont ouvert une enquête sur des allégations selon lesquelles l'ancien ministre des Affaires étrangères et des relations internationales, Lesego Makgothi, aurait été «soudoyé par le gouvernement marocain».

Selon le média local Losotho Times, le diplomate aurait «reçu des pots-de-vin» pour «abandonner le soutien de longue date du Lesotho au Sahara occidental à son indépendance, l'année dernière». «Des sources gouvernementales ont déclaré qu'il était soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin pour changer unilatéralement la position du Lesotho en une "neutralité constructive"», poursuit-on.

Le journal rappelle qu’en octobre dernier, une «polémique» a été née «lorsque M. Makgothi a annoncé que le Lesotho ne soutenait plus le droit du Sahara occidental à l'indépendance». Faisant état de «manifestations contre les déclarations de M. Makgothi», le média souligne que le gouvernement du pays avait fini par «publier une déclaration» et «revenir sur la décision» du chef de la diplomatie. Ce dernier se serait ensuite «rendu au Maroc en décembre dernier» pour annoncer à nouveau que «le Lesotho avait décidé d'être neutre sur la question».

Losotho Times cite aussi un autre nom qui serait impliqué, relayant les propos de l’ancien vice-ministre de l'Intérieur et chef adjoint du Parti national basotho (BNP), Machesetsa Mofomobe. Il a accusé alors la Première dame, Maesaiah Thabane, d’être membre d’une «cabale de loyalistes soudoyés» pour abandonner le soutien au Polisario.  

Plus tôt cette année, Lesego Makgothi avait réfuté ces allégations, mais il aurait refusé cette semaine de commenter l’enquête le visant. D’autres membres de la diplomatie y sont cités.

La diplomatie marocaine avait annoncé, en octobre 2019, que le Lesotho suspendait sa reconnaissance de la «RASD». Sa volte-face était toutefois rapide, dénonçant quelques jours plus tard, la publication «irrégulière d'une communication diplomatique confidentielle».

En décembre de la même année, alors que son chef de la diplomatie de l’époque, Ledego Makghoti, se trouvait au Maroc, il entérine la décision. En juin dernier, avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement, le pays renonce à sa suspension de reconnaître la «RASD».