Le conseil municipal d’Angers a rejeté, lundi, la cession au ministère marocain des Habous et des affaires islamiques de la mosquée de la ville qui est en cours de construction.
Cette décision met à mal la démarche entreprise par l’Association des musulmans d’Angers (AMA), propriétaire du terrain, qui a fait voter en son sein la cession afin de parachever le financement des travaux. Selon l’AFP, le conseil municipal a motivé sa décision par le fait que le contrat de vente du terrain exclue toute revente des biens par l’acquéreur avant la fin des travaux, si l’aménageur ne donne pas son autorisation.
«Après avoir entendu les différentes parties, sollicité des avis extérieurs et avoir pris le temps de la réflexion, le conseil municipal ne souhaite pas qu’un accord soit donné par l’aménageur sur cette cession qui ne respecte pas le cadre légal du contrat initial», indique la délibération, citée par l’agence de presse. Elle rappelle que le conseil est «attaché au libre exercice des cultes, et respectueux du souhait de la communauté musulmane de disposer d’un lieu de culte digne permettant aux croyants de pratiquer leur religion». Mais depuis l’attentat à Conflans, les sources de financement étranger des mosquées sont en effet dans le viseur des élus locaux.
En dehors de ce contexte, les considérations financières pour venir à bout du projet se posent considérablement, puisque les acquéreurs ne disposeraient pas des fonds nécessaires à cet effet, selon une source au sein de la mairie, citée par l’AFP. Elle indique que «2,5 millions ont été collectés et il manquerait encore 4,5 millions d’euros». Pour elle, «la cession de la future mosquée à un pays étranger ne correspond pas à la neutralité souhaitée pour la réalisation et le fonctionnement futur d’un tel équipement».
L’AMA a acquis ce terrain en 2011 pour le projet de la grande mosquée d’Angers, qui prévoit d’accueillir 2 500 fidèles. Le lieu est en construction depuis 2014. Alors que la proposition de cession a été votée à la majorité absolue au sein de l’association, d’anciens présidents ont tenu un rassemblement, vendredi dernier, soutenant que le patrimoine angevin devait le rester.