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Grand Angle

Maroc : La classe moyenne au bord du burn-out fiscal selon les syndicats

La classe moyenne au bord du burn-out fiscal ? C'est la thèse défendue par deux grands syndicats à propos de la contribution sociale de solidarité prévue dans le projet de loi de finances 2021.

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Le chef du gouvernement Saadeddine El Othmani et le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaaboun. / DR
Temps de lecture: 2'

En période de crise, faire peser la solidarité par une fiscalité accrue sur les épaules des salariés déclenche une levée de boucliers. Après les partis d'opposition, au tour des syndicats de monter au créneau pour défendre les salariés de la classe moyenne. L'Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT) ont en effet critiqué, cette semaine, plusieurs disposition du Projet de loi de finances 2021, présenté au Parlement lundi.

Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l’UMT a particulièrement dénoncé la «contribution sociale de solidarité», prévue dans le PLF, dénonçant une «mesure qui exacerbe le sentiment d'injustice fiscale parmi les salariés» et exigeant «l'institution de l'impôt sur la fortune et sur les activités rentières».

Elle dénonce «l'approche purement néolibérale et comptable qui a, une fois encore, retenue la préférence du gouvernement». «Au moment où les travailleurs, dont l’Impôt sur le Revenu (IR) est retenu à la source (…) s’attendaient à une baisse de la pression fiscale (…) voilà que le gouvernement projette de surtaxer les salariés en introduisant (…) une mesure discriminatoire et infondée», dénonce le syndicat.

Une classe moyenne sous pression

L’UMT critique ainsi le fait que «les revenus fonciers, immobiliers, professionnels, rentiers et agricoles sont sous-taxés à cause du "mode déclaratif volontaire" et flexible accentuant la fraude et l'évasion fiscale, et alors que le secteur informel continue d'échapper totalement à l'impôt».

«Il est moralement injuste et financièrement infructueux de faire supporter le financement du fonds d'appui à la cohésion sociale et l'élargissement de la protection sociale, principalement sur les travailleurs qui subissent déjà de plein fouet l'impôt sous toutes ses formes, les frais de scolarité et de santé faute de services publics de qualité en sus de la facture de la décompensation.»

UMT

Le syndicat appelle aussi le gouvernement à «l'ouverture, en priorité, du chantier de la réforme globale de la fiscalité dans le sens de l’équité, à l'effet d'un meilleur financement de l'économie nationale et de toutes les actions sociales».

De son côté, la CDT a fustigé un texte ayant «consacré les mêmes tendances d'austérité, régressives et antisociales, ciblant les salaires et les acquis sociaux et consolidant la vulnérabilité par le travail contractuel et l'aggravation des inégalités sociales». «Le PLF 2021 n'a pas apporté de réponses réalistes pour la crise sociale que traverse notre pays», note l’instance syndicale qui dit refuser de «faire payer à la classe moyenne et aux groupes vulnérables la facture de cette crise».

La CDT a également refusé de «prélever une fois de plus sur les salaires des travailleurs sous prétexte de la taxe de solidarité».

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