La cour des comptes ne s’est pas ménagée dans son rapport sur la gestion de la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz. Elle a dépeint toutes formes de dysfonctionnement, de gaspillages et d'inégalités dans la gestion de la région. Selon la cour, la région «exagère les dépenses réservées aux réceptions et hébergement des élus et invités», rapporte l’Economiste dans son édition de jeudi. Des dépenses qui dépassent 1 million de dirhams par an. La cour a noté par ailleurs une concentration des projets réalisés dans la préfecture de Marrakech ainsi que la priorité donnée aux infrastructures au détriment des volets sociaux, culturels et sportifs.
Rapport obsolète ?
A toutes ces critiques, le wali et le président du conseil régional de Marrakech-Tensift-Al Haouz apportent un bémol. D’entrée de jeu, ils tiennent à préciser que les dysfonctionnements observés par le rapport de la cour des comptes concernent la période allant de 2006 à 2009 et que depuis lors, des mesures sont prises pour pallier ces lacunes. A cet effet, «une plateforme de stratégie intégrée a été définie avec pour objectif de mettre à niveau toutes les entités territoriales. Concernant la gestion des projets dans la région, le wali déplore le manque de ressources humaines, vu le grand nombre de projets et leur répartition géographique sur le territoire régional. Sachant que le suivi de réalisation des projets est effectué par les services techniques des provinces de la Région.
L'inégalité sociale, un problème inhérent
Lors d’une une rencontre-débat tenue ce jeudi à Marrakech, le wali Mohamed Mhidia, a reconnu que la région souffre «d'une série de problèmes liés à la persistance des inégalités sociales et spatiales, lesquelles sont davantage accentuées par la croissance démographique, l'exode rural, et l'extension urbanistique qui se fait au détriment des espaces agricole et forestier». Cette rencontre-débat à laquelle ont participé responsables et acteurs de la région, vise le développement de la région et la lutte contre les disparités sociales, rapporte Le Matin. Les participants devront discuter des fondements de la manière la plus adéquate en vue de l'activation de la stratégie nationale de la politique de la ville.
Il y a des problèmes dans la région, les responsables l'admettent. Et la rencontre de ce jeudi s’inscrit, selon eux, dans la mise en œuvre des stratégies palliatives nécessaires.