Malgré mes préoccupations pour le voyage pour le Yémen, j’ai répondu à une invitation aux étudiants de médecine d’Oujda, dans l’oriental marocain. Les jeunes sont les plus intéressés par la passion dans le métier et la réussite autrement que par le gain matériel.
Venir à Zagora pour opérer Aïcha et les autres femmes ne se fait pas sans difficultés. Parce qu’il faut trouver des partenaires motivés, convaincre les responsables, rassurer les autorités et montrer l’intérêt du service rendu.
Il vise à opérer les patientes indigentes qui souffrent à la fois de problèmes d’infertilité et n’ont pas les moyens d’accéder aux interventions par laparoscopie, et aux femmes victimes de complications lors de l’enfantement.
La formation des soignants n’a pour but que de soigner correctement les malades. Mais lorsque la compétence se monnaye, elle se raréfie. De plus, cette vision capitaliste installe une certaine médiocrité au lieu de l’excellence recherchée.
La réalité amère du secteur de la santé au Maroc, je l’ai vue beaucoup plus tard et c’est ce qui, avec le manque de formations, a motivé mon départ pour la France pour apprendre la bonne médecine et travailler dans un milieu sain.
Je ne comprendrai jamais pourquoi la plupart des soignants ont adhéré, avec une facilité déconcertante, à ce comportement humiliant vis-à-vis des patients, se détachant ainsi de leur humanité et assassinant l’empathie que Dieu a créée en chacun de nous.
La petite Hiba a actuellement trois ans et se porte très bien, même si elle a gardé une santé fragile due à sa grande prématurité, mais grâce aux efforts des uns et des autres, elle est vivante et fait le bonheur de ses parents et de ses grands-parents.
Dans le pays du soleil couchant, il ne faut surtout pas dire que certains médecins s’absentent à loisir, ne font pas leur travail ou encore sont corrompus.
La fermeture des maternités périphériques n’est ni superflue ni inconsciente, mais émane d’une connaissance du métier de l’obstétrique, du terrain marocain et de nombreux entretiens avec le personnel soignant en souffrance.
Le peuple ne supporte plus d’être balloté de services en services, d’attendre des lustres sur des listes d’attente, d’être détourné des hôpitaux publics vers des structures privées, ou carrément de tendre une corruption.