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Grand Angle

Emission spéciale MRE : Le long chemin de croix des victimes de spoliation immobilière 

L’émission spéciale MRE, présentée par Mohamed Ezzouak, est le fruit d’un partenariat entre Radio 2M et Yabiladi.com.

Publié
Photo d'illustration / Ph. DR.
Temps de lecture: 2'

Immersion dans la vie d’une famille marocaine résidant à l’étranger. Vous avez travaillé toute une vie pour vous acheter un appartement, une maison, un pied à terre dans votre pays d’origine, le Maroc. Ce bien immobilier symbolise votre attachement à vos racines. Vous l’imaginez comme un sanctuaire où toute votre famille pourra se retrouver.

Ce cocon familial est aussi la concrétisation d’une promesse faites lors du départ vers un pays lointain : «Je quitte mon pays, mais un jour, je reviendrai.» Mais à l’heure du retour, mauvaise surprise : votre patrimoine ne vous appartient plus. Contrairement à la complexité de la situation dans laquelle la victime se trouve, le procédé de spoliation est simple : un membre de la famille ou un inconnu établit des faux en écriture pour justifier auprès de l’administration que le bien lui appartient. Si les cas les plus fréquents concernaient des titres de propriétés coutumiers (titre adoulaire, melkia), ces dernières années ont révélé un vaste réseau de spoliation qui ciblait des propriétés ayant un titre à la conservation foncière, qui offrait disait-on une sécurité juridique à toute épreuve.

Depuis, de nombreuses familles MRE mais aussi marocaines au Maroc vivent au rythme des audiences au tribunal, dans des procédures judiciaires qui n’en finissent pas. Usées, fatiguées, malades, certaines avouent avoir perdu confiance en la justice. D’autres n’ont même pas eu le temps de vivre ce chemin de croix, puisqu’ils ont succombé au choc de la découverte du vol de leur bien immobilier. Une pensée particulière à M. Friekh décédé à Fès, ou M. Makcharrad à Meknès, paix à leurs âmes. C’est alors aux héritiers que revient la lourde tâche de batailler pour un éventuel retour de leur propriété terrienne par la justice.

Aujourd’hui, chères auditrices, chers auditeurs, préparez-vous à entendre des témoignages poignants face à des situations kafkaïennes. Nous avons la chance de recevoir dans le studio de Radio 2M deux victimes de spoliations : Mme Nawal Bradley qui est venue spécialement de France pour l’émission. Abdelhay Oukachi, MRE installé à Casablanca depuis des années. Et enfin, Moussa El Khal, juriste et representant de l’association ADJM.

Ecouter l’émission en podcast :

Invités de l’émission

Moussa El Khal : Le juriste franco-marocain Moussa El Khal est conseiller juridique auprès de l’Association pour le droit et la justice au Maroc (ADJM). Basée en France, celle-ci regroupe plusieurs victimes de spoliations foncières et détournement d’héritage au Maroc, surtout parmi les Marocains résidant à l’étranger. Elle centralise leurs dossiers tout en assurant suivi juridique et plaidoyer pour réhabiliter les victimes dans leurs droits. Elle alerte également sur la législation défaillante qui permet l’accaparement des biens fonciers sur la base de faux et usage de faux.

Abdelhay Oukachi : Rentré de France, Abdelhay Oukachi est revenu au Maroc avec l’idée d’investir, lorsqu’il découvre en avril 2009 avoir été dépouillé de deux terrains. Depuis son dépôt de plainte, la situation est restée au point mort, se répercutant sur toute sa famille. Pire encore, il explique avoir été dépourvu de tous ses biens par les impôts qui lui reprochent la vente de ses terrains sur la base d’un faux.

Nawal Bradley : Vivant en France, Nawal Bradley se rend au Maroc à plusieurs reprises pour suivre le dossier de sa famille devant la justice. En effet, celle-ci a été dépossédée de son terrain au début des années 1990, ce qui l’a menée à porter plainte contre Les Domaines et le groupe immobilier Al Omrane. Acheté par son arrière-grand-père, le lot de terrain qui fait l’objet d’un litige a été racheté par son père en 1972. Al Omrane a vendu le terrain et aucune partie qui a construit sur cette parcelle ne détient de contrat à cet effet. Depuis, l’affaire est toujours devant le tribunal administratif de Casablanca.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com