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Grand Angle

Diaspo #62 : Ahmed Larouz ou l’engagement pour les Marocains des Pays-Bas

Cofondateur ou fondateur de plusieurs initiatives dont «Incleaders», «Bridgizz» ou encore «180Amsterdammers» avec plusieurs projets en cours, Ahmed Larouz est un Marocain résidant aux Pays-Bas qu’on ne présente plus. Portrait d’un ingénieur en informatique qui militent, depuis plus de 20 ans pour la diaspora marocaine aux Pays-Bas.

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Ahmed Larouz est né le 1er octobre 1971 à Guelmima au Maroc. / Ph. Facebook
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Lorsqu’il était arrivé aux Pays-Bas, aux débuts des années 1990, Ahmed Larouz ne savaient peut-être pas qu’il deviendra, plusieurs années plus tard, le symbole de l’engagement pour la communauté marocaine établie dans ce pays européen. Pourtant, depuis son jeune âge, ce Marocain né le 1er octobre 1971 à Guelmima, dans la région d’Errachidia, a œuvré pour le changement d’abord de l’image puis de la perception qu’ont les Néerlandais des Marocains venus s’installer dans leurs pays.

Ahmed Larouz est arrivé en Hollande alors âgé de 18 ans, dans le cadre du regroupement familial. «J’étais le premier à venir aux Pays-Bas avant que mes frères et sœurs nous rejoignent», nous confie-t-il. Aux Pays-Bas, sa détermination est grande puisqu’il sera appelé à faire plus d’efforts, ne disposant pas encore de son baccalauréat. «J’ai passé la première année du baccalauréat au Maroc mais je n’ai pas passé le bac au Maroc. Une fois aux Pays-Bas, j’ai dû apprendre la langue néerlandaise», se rappelle-t-il.

Il intègre ensuite une école d’électrotechnique avant de se spécialiser en «Computer and information sciences». Un diplôme d’ingénieur en informatique dans les poches dès 1997.

Lorsqu’on lui pose la question sur son intégration, notre interlocuteur ne manque pas d’exposer sa vision, avec recul, de cette problématique.

«Lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, chacun tente de trouver sa place et s’intégrer d’une façon devant permettre à réaliser vos rêves et vos objectifs. Lorsque je suis arrivé aux Pays-Bas, la communauté marocaine ne disposait pas de cadres bien placés ou de réseaux.»

Ahmed Larouz

Plusieurs réseaux au profit de la diaspora

Et c’est ce qui l’a motivé à œuvrer dans ce sens. Dès ses débuts, il s’engage dans des travaux volontaires, en commençant d’abord avec des associations locales et des mosquées. «Petit à petit, j’ai donc commencé à rencontrer des gens et à apprendre», raconte-t-il. «En 1997, quelqu’un m’a dit que nous les Marocains, lorsque nous sommes immigrés, nous nous concentrons sur les problèmes sans mettre en avant les choses positives. Je me suis rendu compte que nous sommes issus d’une culture et d’une civilisation millénaire et que nous n’avions rien qui puisse nous empêcher d’avancer et de marquer les esprits», nous confie-t-il, avec un brin de fierté.

Ahmed Larouz. / Ph. FacebookAhmed Larouz. / Ph. Facebook

Il se lance ainsi dans un combat destiné à faire changer les idées des membres de la communauté marocaine et soutenir une génération «positive et optimiste». Le travail commence avec TANS, le tout premier réseau de compétences marocaines établies aux Pays-Bas. «Nous avions remarqué que les diasporas en général ne disposent pas de réseaux pouvant les aider aux centres de pouvoir et de décision ou les propulser vers des domaines comme le commerce ou la politique», nous explique-t-il.

En cinq ans seulement, TANS deviendra le plus grand réseau en Europe des cadres marocains résidant à l’étranger, avec 10 000 membres. «Les grandes boites hollandaises ont commencé à s’intéresser donc à nous. Nous avons aussi construit une plateforme pour que les gens puissent développer leurs talents et avec un réseau pareil, il est facile de séduire plus de talents et marquer les générations futures», ajoute le Néerlando-marocain qui n’a pas oublié sa vie professionnelle. En 1999, Ahmed Larouz monte sa première boite en management interculturel et à toujours «veillé à maintenir l’équilibre entre son travail professionnel et son travail volontaire». Il assiste même d’autres diasporas à constituer leurs réseaux.

«Nous avons toujours une responsabilité vis-à-vis de la communauté marocaine mais aussi la communauté dans laquelle nous vivons. J’ai donc monté des projets internationaux et nationaux, comme le premier Ramadan festival, qui a eu lieu dans 42 villes et 5 capitales européennes et qui a été primé par l’ONU comme l’un des meilleurs projets réunissant musulmans et non-musulmans dans le monde.

Ahmed Larouz

Un hommage à Nouri et une soirée gala pour les compétences marocaines

Infatigable, notre interlocuteur nous confie qu’il travaille actuellement sur un fond pour l’Afrique. «L’African Incubater vise les startups s’intéressant à l’innovation et à la technologie. C’est un projet que je suis en train de monter en cherchant des fonds au niveau de l’Europe et l’Amérique», explique-t-il. Un projet qui aura comme hub le Maroc, son pays natal.

Ahmed Larouz collabore aussi sur un autre projet pour Abdelhak Nouri, le footballeur néerlando-marocain victime d’un malaise cardiaque lors d’un match de football en 2017. «Nous sommes en train de construire un terrain de foot portant son nom. C’est un projet en collaboration avec sa famille et la mairie, avec aussi une fondation internationale portant son nom», nous déclare-t-il. Pour lui, Nouri est «considéré aujourd’hui comme un symbole aux Pays-Bas et les Néerlandais le comparent à Johan Cruyff (footballeur international néerlandais)».

Ahmed Larouz. / Ph. FacebookAhmed Larouz. / Ph. Facebook

A côté de la constitution d’un «réseau européen des leaders de l’inclusion qui doivent penser l’Europe de 2050 où un grand nombre de citoyens européens seront issus de l’immigration», Ahmed Larouz prépare aussi une grande soirée gala prévue le mois prochain. «Diwan Awards Holland est un projet qui doit réunir la crème des compétences marocaines et primera, à travers dix catégories, les meilleurs dans plusieurs domaines», détaille-t-il. Son objectif ? «Montrer à la génération montante les Marocains qui ont su se distinguer non seulement aux Pays-Bas mais dans tout le monde», nous répond Ahmed Larouz.

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