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Ces sportifs qui fuient le Maroc pour les pays du Golfe

Hassan Hormatallah et Mustapha Madih. Ils sont plusieurs sportifs marocains à préférer émigrer vers d’autres cieux et servir d’autres patries. Que ce soit en athlétisme ou en football, les exemples ne manquent pas.

Le phénomène des fuites des cadres et des athlètes marocains se propage. Aujourd’hui, à bord de tout avion à destination des pays du Golfe, un cadre du sport s’envole pour y faire carrière. Certains athlètes sont allés plus loin en refusant expressément l’appel de la patrie. L’exemple flagrant était lors des derniers jeux olympiques de Pékin quand le médaillé d’or d’une épreuve largement dominée par les Marocains, le 1500 m, était Rachid Ramzi, coaché par Khalid Boulami. Rachid a quitté le Maroc en 2002 en compagnie de Boulami, l’actuel entraîneur de l’équipe bahreïnie après que la fédération a cessé de lui verser son salaire mensuel qui atteignait à l’époque 500 DH alors que le Bahreïn lui a accordé un salaire de 7500 DH, un poste à vie au ministère de la Défense bahreïnie et d’autres avantages dont tout athlète a besoin, a précisé à ALM une source proche de Rachid Ramzi.

Depuis le début de la saison de l'athlétisme 2008-2009, deux jeunes athlètes ont déjà quitté le Royaume vers les pays du Golfe, à savoir le cadet El Guarni Abdelaziz et le junior El Sahili Hamza. Deux espoirs de l’athlétisme national qui auraient l’intention de courir aux couleurs d’autres pays. Driss Sossi, ancien cadre en athlétisme entraîne l’équipe nationale qatarie. Et c’est notamment vers ce pays où s’est dirigé un bon nombre de joueurs et techniciens du football. Outre les vedettes du ballon rond national à l’instar de Soufiane Alloudi, Tallal El Karkouri ou Youssef Safri, plusieurs entraîneurs évoluent dans divers championnats des pays du Golfe.

Le club qatari El Wakra a engagé Mustapha Madih pour un contrat d’un an renouvelable, avec un salaire mensuel de 33.000 dollars et une prime de 120.000 dollars. Aux Emirats Arabe Unis, plusieurs cadres nation aux se chargent d’entraîner diverses catégories du club d’Al Aïn du football. Rachid Taoussi est l’actuel directeur du secteur de football dans ce prestigieux club émirati. Rachid Ben Mahmoud est l’entraîneur adjoint d’Al Aïn. Abdelmajid Bouyboud est à la tête des équipes juniors. Aziz El Khyati encadre plusieurs catégories aidé par Saïd Kalzim, l’ex-joueur de l’Association et du Sporting de Salé. Et enfin, l’entraîneur des gardiens de but n’est autre que Rachid Mekkaoui. Saïd Zaki, le frère de Baddou Zaki accomplit un travail au sein d’un club des Emirats Arabes Unis. Récemment, Mohamed Madih a quitté son poste de directeur technique de l’équipe du Raja et a été remplacé par l’ex-joueur des Verts Mounaïm. La semaine dernière, il a pris la décision d’aller rejoindre ses camarades au Qatar et précisément Hassan Hormatollah, responsable du Comité olympique qatari. Hassan Hormatollah sera amené à contribuer dans l’élaboration d’une politique technique pour l’émergence du football qatari. Sachant qu’à la tête de la direction technique de la Fédération royale marocaine de football, Jean Pierre Morlans est en quête de techniciens capables de relever le défi du professionnalisme et d’une réelle mise à niveau du football national. Mais comment expliquer cette contradiction ? Aujourd’hui, selon une source proche du milieu footballistique national, la Fédération offre aux techniciens nationaux un salaire ne dépassant pas les 5.000 DH et encore ils se retrouvent dans l’incertain contrairement aux privilèges des pays du Golfe dont les salaires atteignent les 50.000 et 60.000 DH avec un avenir plus assuré.

Ceci dit, la politique technique et sportive des pays du Golfe est en train de se faire uniquement par les compétences marocaines. Et pour terminer, unn peu d’humour : les entraîneurs marocains des pays du Golf devraient penser à constituer leur amicale comme l’Amicale des entraîneurs du football marocain.

Leila El Attafi
Source: Aujourd'hui Le Maroc

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