Saïd Rachidi : « J'ai perdu mon match... mais je reviens la tête haute »

Pékin, le 9 août, 11 h.- « Si mon aventure s'arrête tout à l'heure, je ne regretterai rien (...), mais j'ai beaucoup souffert de la séparation d'avec ma famille. Lorsque je parle avec ma mère au téléphone, mon coeur se met à palpiter. À mon retour, ma vie se fera toujours près d'eux, ils sont tout pour moi. Moulins me manque aussi, mes proches, mes amis du Boxing Club, du boulevard de Strasbourg... » Pékin, le 9 août, 20 h.- « J'ai perdu mon match. (...) C'est une défaite qui fait mal, il n'y a pas de mot pour définir une telle sensation. Je garde le moral tout de même. Aux Jeux, rien n'est facile évidemment. Mais je voulais vraiment briller, j'avais les armes pour ça, le caractère pour ça... et le soutien... J'écris avec je ne sais quelle force, peut-être l'envie de dire à ma ville que je sors grand de ces Jeux, avec honneur. Le combat face au Kazakh Bakhtiyar Aetayev ne s'annonçait pas facile, je l'avais boxé à Chicago. C'est lui qui m'avait battu en quart de finale, le tirage au sort a voulu qu'il soit mon adversaire de ce premier tour... Dans mon tableau, il y avait aussi le Russe champion du monde juste après ce match.

Je m'étais mis en confiance avec une stratégie de combat. Il ne fallait pas se jeter sur lui, c'est un boxeur rusé et technique qui travaille bien en contre-attaque, il fallait ne pas trop se découvrir sur mes attaques et le provoquer pour le toucher sur les siennes... C'est ce que j'ai fait. J'ai gardé la même stratégie (...), intensifié le match jusqu'à ce qu'il me touche. J'ai fléchi, me suis relevé. Le champion olympique 2004 en a profité pour accélérer, il m'a fallu 30 secondes pour reprendre mes esprits. J'avais du retard, j'ai multiplié les attaques (...), mais le score est là. Je suis sorti du ring sans regret. J'ai fait preuve de combativité. Le public chinois m'a acclamé. le ministre des Sports du Maroc m'a dit : « Tu as honoré le sport et le drapeau. » Sans regret, je suis venu à Pékin en vainqueur, et j'en reviens la tête haute...».

Source: La Voix Du Nord