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Tennis : Grand Prix Hassan II et Hicham ARAZI...

Le rideau est tombé, dimanche, sur la finale du Grand Prix Hassan II de tennis, remportée par Puerta, un autre Argentin qui scelle son nom au prestigieux trophée.

La 21e édition, retransmise avec brio par 2M et son staff, qui nous a rappelé au sens et à la magie du direct, a constitué une sorte de point d'ordre, dans la carrière de cette compétition.

A ses 21 ans d'âge, avec une courte trêve, le Grand Prix Hassan II a permis au tennis marocain, grâce aux Trois Mousquetaires, Karim, Younes et Hicham Arazi, de se hisser au niveau international et de faire le plein de son Central.
Un Central qui reste d'ailleurs anonyme et qu'on devrait baptiser du nom de Mohamed Mjid, de son vivant, pour qu'il goûte à la reconnaissance de la collectivité sportive, qui lui doit tant et qui en fait, de facto et de jure, le doyen des dirigeants.

Mais cette édition charnière, entre le passé glorieux et l'avenir incertain, plonge le tennis dans une phase de mutation, qui sort ce sport de son cadre festif et fair-play, pour l'exposer au propos déliquescent, sans substance pédagogique, tout au long de l'histoire du Grand Prix, on a vu Younes El Aynaoui et Hicham Arazi, traînés dans la boue pour insubordination.
Mais le président Mjid a toujours su, en bon manoeuvrier et en politicien rodé, donner le coup de barre nécessaire, pour récupérer les joueurs, sachant que ce sont eux qui font le spectacle.

A ce propos, Mohamed Mjid agit de la même manière que le président de la Fédération de football, qui privilégie d'abord et surtout les joueurs, les soldats qui font perdre ou gagner une guerre, si on peut user d'une métaphore machiavélique, en sport.

Carl von Clausewitz, théoricien militaire prussien, est plus que jamais à la page, à un moment où on veut la tourner, en tennis !
Mais que de misères, malheureusement, à un moment où tous les coups, même les plus bas semblent permis, notamment contre un Hicham Arazi, star excentrique, certes, mais qui a énormément donné au tennis marocain et à son image.
N'est-ce-pas lui qui, en 1997, exhiba le premier le Trophée du Grand Prix, haut et fort, avant d'être enlacé par un président en pleurs, Mohamed Mjid ?
N'est-ce pas Arazi, à l'âge de 13 ans, emmené à Roland Garros, gamin spectateur qui dit à son père : «Papa, pourquoi il y a beaucoup de drapeaux de pays du monde (qui flottent à l'entrée du stade mythique) et pas le drapeau marocain ?»

La suite on la connaît et le rêve de l'enfant s'est réalisé quelques années plus tard, avec l'assaut donné par les Trois Mousquetaires à Roland Garros !
Et last but not least, n'est-ce pas ce Hicham Arazi-là, qui a refusé de jouer sous les couleurs de la France, pour lui préférer le Maroc ?
Heureusement que les spécialistes savent raison garder et qu'ils travaillent, en secret, pour valoriser Hicham Arazi et lui faire encore aimer le tennis, dont il a été dégoûté à cause de certaines ingratitudes.

Celles-là, seule l'histoire nous en débarrassera, mais pas de Hicham Arazi, le «Rocco et ses frères» du tennis marocain et qui aurait séduit Visconti et le néo-réalisme italien. Et puisque nous parlons d'Italie, certains font tout, là encore, pour se débarrasser de Hicham Arazi en Coupe Davis.

Mais c'est le Maroc qui va être perdant ! quant à la relève, voilà encore une autre histoire à mettre entre les mains des joueurs et non des parents.

Belaïd Bouimid
Source : Al Bayane

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