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La presse internationale tresse des lauriers au champion marocain

Le nom du Marocain Hicham El Guerrouj, auteur d'un doublé historique quatre jours après sa victoire sur le 1.500 m, restera gravé à jamais dans la légende de l'athlétisme, écrit dimanche la presse française.
Dans un article intitulé «El Guerrouj dans la légende», le journal «Le Parisien» relève que le plus grand miler de tous les temps a définitivement vaincu la malédiction qui l'avait frappé, le privant du titre sur le 1.500 m en 1996 (chute) et en 2000 (battu sur la ligne par le Kenyan Ngeny).

«La course des seigneurs a tenu toutes ses promesses consacrant au bout de 5.000 m le Marocain El Guerrouj qui a signé un doublé historique», ajoute-t-il, rappelant qu'avant lui, seul le légendaire finlandais Paavo Nurmi avait réussi ce doublé extrêmement difficile, il y a 80 ans, aux Jeux olympiques de Paris.

Pour son confrère «Le Journal du Dimanche», le nom d'El Guerrouj restera gravé définitivement dans la légende de l'athlétisme après une malédiction de huit ans.
«Lové dans un drapeau marocain, l'icône de l'Atlas a dit sa joie et son bonheur de sportif arabe et musulman», souligne le journal dans un article intitulé «El Guerrouj le légendaire».

«C'est paradoxalement l'année où il a semblé le plus fragile que le Marocain est allé au bout de son rêve», conclut-il.

Pour sa part, le quotidien sportif «L'Equipe», qui a consacré de larges commentaires au sacre du Marocain, estime que Hicham El Guerrouj a réussi son pari et est devenu samedi le plus grand coureur de demi-fond de l'après-guerre.
Sous des gros titres «L'Atlas à ses pieds» et «Et tout là-haut, El Guerrouj», le journal fait remarquer qu'«en ce nouveau soir de triomphe athénien, après 13min 14sec 39/100è d'une course parfaitement maîtrisée, El Guerrouj s'est tapé les cuisses avant de s'allonger à terre comme pour récompenser de quelques secondes de repos ses musculeuses cannes en or fin".

Ce qu'a réalisé El Guerrouj lors de ces Jeux d'Athènes est «immense, gigantesque, merveilleux, éblouissant et prodigieux», précise la publication pour qui, le Marocain «est assurément entré dans la légende, personne ne le contestera».
Il n'a jamais accepté de «rester sur un échec. Toute sa carrière porte d'abord cette marque-là. Doublée d'une soif de «victoire» grandissante qu'il n'a jamais niée », relève le quotidien.

Dans des témoignages publiés par «L'Equipe», l'ancienne championne olympique française du 400 m à Atlanta, Marie-José Pérec, souligne que «Hicham est un grand champion et il ne faut pas croire que ce doublé va le rassasier. Je suis sûre qu'il est prêt, dans sa tête, à s'attaquer à son propre record du monde sur 1.500 m».

Aux yeux de l'Algérien Nourredine Morceli, ancien champion olympique sur 1.500 m en 1996, Hicham El Guerrouj «est un grand champion avec un grand caractère. Remporter deux titres dans une compétition de ce niveau, c'est exceptionnel. Sur le 1.500 m, il a couru intelligemment. Je pense qu'El Guerrouj est l'un des plus grands coureurs de l'histoire. Il peut maintenant monter sur 10.000 m. A 30 ans, il a du temps devant lui pour s'y imposer».

Le vice-champion du monde du 1.500 m, le Français Mehdi Baala, estime, de son côté, que «Bekele était fort mais il est tombé sur un Hicham très, très fort. Je suis content pour lui. Je sais combien il a souffert pendant ces deux Olympiades. Je connais tous les efforts qu'il a fournis. C'est bien qu'avec ces deux médailles d'or d'Athènes, il récupère celles qu'il avait perdues à Atlanta et à Sydney».

Le vice-champion olympique sur 1.500 m en 1962, le Français Michel Jazy, qui se déclare «un inconditionnel de Hicham», a tiré, quant à lui, «un grand coup de chapeau à El Guerrouj. C'est un champion généreux, plein d'humilité et qui ne manque pas de panache», précise-t-il. La presse américaine, quant à elle, a exalté la victoire samedi à Athènes de Hicham El Guerrouj sur le 5000m, cinq jours seulement après s'être emparé du métal précieux sur le 1500m, qualifiant ce double exploit «d'historique» et son auteur de «légende» qui a offert aux jeux d'Athènes l'un de leurs plus grands moments.

Comme la chaîne de télévision qui a retransmis aux Etats-Unis la finale du 5000m, ainsi que le couronnement d'El Guerrouj, la plupart des journaux américains, du «Washington Post» au «Los Angeles Times», du «New York Times» à «USA Today», en passant par «Seattle Times», ont relevé que Hicham El Guerrouj devient ainsi le premier athlète en 80 ans à gagner les deux courses (1500m et 5000m) lors des mêmes jeux olympiques, après le Finlandais Paavo Nurmi en 1924. «Il a fallu à Hicham El Guerrouj huit ans et une frustration incommensurable pour gagner sa première médaille. Cela lui a pris moins d'une semaine pour doubler la collection», écrit le «Washington Post», faisant remarquer que Hicham a gagné sa deuxième médaille en courant une distance à laquelle il n'a pas participé de toute la saison.

«USA Today» s'attarde sur les stars qui ont participé ce samedi soir à cette course et parmi lesquelles ceux qui ont décroché des médailles d'or et des détendeurs de records mondiaux, dont El Guerrouj qui a déclaré que «la force de mes adversaires, réside dans le finish». «ils devront attendre quatre ans pour une autre course, mais moi je ne serai pas là en 2008», a-t-il dit. Les propos d'El Guerrouj ont été rapportés par plusieurs quotidiens qui ont décrit dans le détail le déroulement de la course, l'aisance et la confiance de cet athlète hors pairs durant la course, ainsi que son bonheur quand il a franchi la ligne d'arrivée, entrant ainsi dans la «légende».

«J'étais assez relaxe, très à l'aise durant la course. J'ai laissé mes concurrents faire le travail», a dit l'athlète marocain qui exultait de bonheur d'avoir décroché deux médailles en cinq jours. «Il y a quatre ans à Sydney, j'ai pleuré comme un enfant. Aujourd'hui je suis tout aussi heureux qu'un enfant». «J'ai toujours rêvé devenir champion olympique et aujourd'hui je le suis deux fois.

C'est fantastique», arrive-t-il à dire une fois calmée l'intensité de l'émotion.
Le New York Times qui a indiqué que Nawal El Moutawakel, la première marocaine à enlever une médaille d'or aux jeux olympiques, était présente ce soir là au stade, souligne qu'elle n'était pas la seule à crier le nom de Hicham. «On ne peut imaginer le nombre de fois où le nom de Hicham a été chanté, crié, savouré durant les cinq derniers jours à travers le Maroc, des rues de Casablanca à la médina de Fès, en passant par Ifrane, petite ville nichée dans les montagnes de l'Atlas et où El Guerrouj s'est entraîné pour devenir le coureur le plus rapide de demi-fond de l'histoire».

Le journal amérciain ajoute «et pour être sacré finalement lors d'un des plus poignants tournants de ces jeux, un double médaillé d'or, alors qu'au début du mois de juillet il n'était même pas sûr qu'il viendrait à Athènes».
Et en venant à Athènes, El Guerrouj est allé rejoindre Paavo Nurmi ainsi que deux athlètes pionniers marocains, Nawal Moutawakel et Saïd Aouita, qui ont gagné des médailles d'or lors des Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984.

Pour «USA Today», El Guerrouj, qui fêtera ses 30 ans le mois prochain, quitte Athènes en tant qu'une légende, et comme le lui avait prédit un de ses amis en 1997, Athènes découvrait un prince.

Source : MAP

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