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Les services secrets contredisent Sarkozy

Alors qu’un rapport des Renseignements généraux français (Rg)parle du caractère spontané des émeutes, Nicolas Sarkozy continue de dénoncer le rôle des «mafias».

Dans un rapport confidentiel daté du 23 novembre dont des éléments ont été rendus publics hier par Le Parisien /Aujourd’hui en France, la Direction centrale des renseignements généraux (Dcrg) revient dans le détail sur le début des violences urbaines, le 27 octobre, et analyse ce phénomène.

Ce rapport met également en lumière l’absence de caïds ou encore d’intégristes manipulant les émeutiers.

Selon le rapport, le mouvement «s’apparente à une révolte populaire des cités», mais n’était ni organisé, ni manipulé. La France aurait basculé de «la guérilla urbaine» à «l’insurrection urbaine» et les violences seraient dues à la condition sociale des émeutiers et non à leur origine ethnique ou géographique. Le rapport précise même que «restreindre les derniers événements à de simples violences urbaines serait une erreur d’analyse».

Les Rg «relativisent ainsi les déclarations de nombreux acteurs policiers et judiciaires qui ont dénoncé à chaud des groupes organisés, mafieux ou islamistes», affirme Le Parisien.

Selon les informations du quotidien, Dominique de Villepin, «conscient de la profondeur de la crise», aurait par ailleurs «demandé à la Datar (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) de réfléchir à ce qui pourrait être fait en matière d’aménagement du territoire dans les villes et les banlieues».

SARKOZY PERSISTE

Ignorant le rapport des Rg, le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, insiste dans un long entretien au Point daté de vendredi sur le rôle des «mafias» dans les cités.

Il reconnaît l’existence «du racisme, des discriminations et des inégalités» mais considère que «l’on ne fera pas vivre les banlieues tant que les mafias seront là».

«Ce qui m’a frappé, déclare Nicolas Sarkozy, c’est l’extrême violence de ces manifestations, une violence rarement vue en France.» «Je pense que nous avons vécu là un moment de vérité», ajoute le ministre de l’Intérieur qui affirme que la «haine est d’abord territoriale, une bande s’approprie un territoire et y fait régner le loi de la force».

A propos des destructions de bâtiments publics comme les écoles, Nicolas Sarkozy assure que les jeunes «s’en prennent à l’école comme un symbole d’un service public : c’est une façon de dire ‘ce territoire est le mien’, de contester toutes les formes d’organisation publique au profit des lois de la bande».

Il estime enfin que la crise a permis de «percevoir le décalage entre le pays réel et le pays virtuel». «On raconte aux Français une histoire qui ne correspond pas à ce qu’ils pensent. Ils rejettent la pensée unique, le prêchi-prêcha social-démocrate qui explique la délinquance par la pauvreté, qui, de façon excessive, privilégie les zones, les territoires plutôt que l’individu», lance le président de l’Ump.


Source: Nouvelobs.com

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