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Les socialistes écartent les quotas d'immigration


Le mot "intégration" est banni du vocabulaire des socialistes. Ils lui préfèrent le terme de "lutte contre les discriminations" . Plusieurs contributions ont été déposées à ce sujet, en vue du prochain congrès du PS, le 18 novembre, au Mans.



Auteur d'un rapport controversé sur l'immigration (Le Monde du 30 juin), Malek Boutih, secrétaire national chargé des questions de société, a renoncé à présenter un document. "Ce n'est pas mon style de faire un texte sur l'immigration parce que je m'appelle Malek Boutih" , affirme l'ancien président de SOS-Racisme.

Son idée de recourir à des quotas a été écartée dans la contribution de François Hollande au profit de celle de contrats avec les pays d'origine et de l'organisation d'une conférence annuelle. Pour Julien Dray, porte-parole du PS, c'est une politique d'"immigration partagée" qui se distingue de "l'immigration choisie" , mise en avant par le ministre de l'intérieur et président de l'UMP, Nicolas Sarkozy.

Hostiles également aux quotas : les fabiusiens Fayçal Douhane et Bariza Khiari, sénatrice de Paris. Dans deux textes ­ signés par des partisans du Nouveau Parti socialiste (NPS) et d'Henri Emmanuelli et de Jean-Luc Mélenchon ­, ils dénoncent une "politique du tri -qui- repose sur une vision utilitariste de l'immigration" et suggèrent d'ouvrir davantage la France aux étudiants étrangers en leur garantissant "un droit à l'aller-retour" . Et, alors que Nicolas Sarkozy remet en question le regroupement familial, ils appellent à "réaffirmer ce droit" .

"Contrairement aux remèdes factices de la droite, la solution ne réside en rien en une déclinaison de la discrimination positive dans le domaine politique, ni même dans un quelconque système de quotas" , assurent de leur côté Faouzi Lamdaoui et Kader Arif, tous deux membres de la direction du PS, dans une contribution signée par de nombreux responsables, comme François Rebsamen, ou Dominique Strauss-Kahn.

TENIR LES PROMESSES

Un troisième groupe, qui réunit autour de Sélim Ben Abdelessem, des partisans de NPS, a également déposé trois contributions, intitulées "Tenir les promesses oubliées de la République" ­ que Faouzi Lamdaoui a également signées.

Tous ces textes dressent les mêmes constats et plaident pour des mesures identiques : droit de vote aux étrangers (promis par François Mitterrand en 1981), renforcement des obligations des entreprises pour lutter contre les discriminations, "anonymisation" des dossiers de demandes d'emploi ou de logement, et renforcement du droit d'asile.

Tous réclament également l'abrogation des articles de la loi du 23 février 2005, qui "instituent une version officielle de l'Histoire en vantant le "rôle positif" de la colonisation" . A ce sujet, le document rédigé par le groupe de M. Ben Abdesselem regrette "le manque de réactivité et de combativité des socialistes lors du vote de la loi" .

Envers leur parti, les auteurs de ces contributions revendiquent une meilleure représentativité dans les fédérations et au sommet du PS. "Le Parti socialiste doit d'abord être représentatif de la population française dans toute sa diversité" , écrit Faouzi Lamdaoui. Sinon, interroge-t-il, "quel crédit accorder à n'importe quel dispositif contre les discriminations si rien n'est fait au coeur des formations politiques pour rétablir l'égalité réelle dans leurs propres rangs ?"

En 2004, plusieurs des signataires de ces contributions s'étaient mobilisés pour que cette diversité soit prise en compte dans la composition des listes socialistes. Le résultat avait été mitigé.

Source: Le Monde

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