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Le journaliste Tuquoi (le Monde) et le Maroc

Mohammed VI et le mercenaire
Gauchistes en mal de révolution ou monarchistes refoulés, ils ont une vision « noir et blanc » du Maroc.

Tuquoi a encore frappé. Miniaturiste patenté et autoproclamé de la monarchie marocaine, il vient, en mal d’inspiration, de constituer, presque au sens pénal du terme, un dossier sur le Maroc et un énième portrait du monarque.

J’ai d’abord hésité à sacrifier cette chronique à ce dossier. Instruit à charge, monté comme un complot, il ne révèle rien. Si ce n’est des réalités, connues de tous, commentées avec raccourcis et poncifs ergotant. Du copié collé. Rien. Que dalle.

Il se trouve que la dernière fois que j’ai chapitré Tuquoi sur son déshonnête livre, il m’avait accusé, par mail, d’être grassement payé par le Palais. Facile. Ma réplique à son affront et lèse-majesté était ainsi réduite à un vulgaire «lèche majesté». Cette réaction m’avait beaucoup confondu, mais pas surpris. En tant que Franco-marocain, je suis endurci au contact de ce type de Français, souvent moyen. Ils font couramment partie de ces apôtres du néocolonialisme. Gauchistes en mal de révolution ou monarchistes refoulés, ils ont une vision « noir et blanc » du Maroc. Le blanc, les vierges, les purs se comptent, pour eux, parmi les adversaires du régime. Les noirs, voués aux gémonies, sont ceux qui ont un soupçon de fibre marocaine. Pour peu qu’on ne siffle pas la Marseillaise, on peut, à leurs yeux, brûler gaiement le drapeau marocain. Leur absolution est au prix de la félonie.

En revanche et bon sang de bon sang, il y a quelque chose que je ne saisisse pas chez vous sieur Tuquoi ! C’est quoi l’énigme de cette corne de gazelle que vous avez avalée de travers ? Cette indigestion indéfinie? Votre engouement pour mon pays, comment peut-il être tant nourri par la répulsion? Quel est le mystère de cette haine qui vous parcourt comme une rivière souterraine ? Qui possède la clé de votre pensée cadenassée ?

Vous abominez le monarque marocain ? Soit ! C’est votre droit. On ne va même pas vous reprocher le systématisme de votre malveillance. Ni vos entremises désobligeantes. Ni vos tribulations à Miami autour de Hicham Mandari. Ni vos complaisances avec une cohorte de donneurs de leçons dont aucun, intégristes mis à part, ne pourrait réaliser 2% dans une élection dans la plus petite commune du pays.

Non. Ce dont vous êtes coupable, c’est l’usage fait, par vous, du journalisme. C’est la toile et le réseau de marchandage où copains et coquins sont toujours servis au mépris de toute déontologie. Et votre carte de presse, par zèle partisan, est devenue une carte de pression.
Avec vos chiffres alarmants et vos principes compassionnels, il faut être une andouille abrutie pour ne pas y voir l’artifice et le camouflage. J’allais dire le stratagème : inoculer les moisissures et le levain insurrectionnel dans le système que vous supposez fragile. Votre analyse de mon pays et de son « système féodal » tient, chez vous, de la matière fécale tant elle est sciemment pompée dans le caniveau. Elle empeste l’intrigue. Pour cela, vous n’êtes pas la face cachée du journal de Hubert Beuve-Méry. Vous en êtes la part la plus honteuse.

Par : Driss Ajbali (Sociologue)
Source: Aujourd'hui le Maroc

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