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Deuxième Salon professionnel du halal à Paris

ce marché est estimé entre 1,5 et 3 milliards d'euros en France

Petits pots pour bébé, lasagnes et même foie gras : la nourriture "halal" se diversifie face à une demande croissante mais reste en quête d'une certification normalisée.

Le marché halal en France, estimé entre 1,5 et 3 milliards d'euros, croît d'au moins 15% par an, selon des estimations citées au deuxième Salon professionnel du halal cette semaine à Paris. Selon une chercheuse du CNRS, Florence Bergeaud-Blackler, les musulmans veulent de plus en plus manger halal. Producteurs et distributeurs cherchent à répondre à leur demande.

Ainsi, le fabricant de foie gras traditionnel Jean Larnaudie présente une gamme avec abattage certifié par la Mosquée de Paris et recette sans Armagnac, vendue au prix du non-halal, explique le directeur adjoint, Arthur d'Espous. "C'est un franc succès", dit-il, "le marché est là". Le produit vise plus large que les consommateurs musulmans : "tout le monde a des amis ou des voisins musulmans, on peut comme cela les inviter".

Cette année, le salon accueillait une centaine de stands halal contre 70 l'an dernier, selon son créateur, Antoine Bonnel, de la société Algodoal. L'invité d'honneur était la Malaisie, qui cherche à s'imposer sur ce marché. Kuala Lumpur a commencé en 1972 à développer la certification halal et s'est doté d'un organisme unique, Jakim, qui a enregistré son logo comme propriété intellectuelle. Le standard a été normalisé ISO, le seul pour le halal, selon Mohd Shukri Abdallah, responsable du salon Mihas (Malaysia International Halal Showcase) dont la deuxième édition se tiendra du 28 au 31 juillet.

Cette certification normalisée est ce qui manque en France, où le Conseil français du culte musulman (CFCM) n'a encore rien décidé en ce domaine. C'est "le flou total", relèvent les responsables d'AVS (A Votre Service), l'un des principaux certificateurs indépendants français. Créée en 1991 par des musulmans pratiquants, cette association loi 1901 emploie une centaine de personnes et réalise quelque 2 millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Ce que cherchent les gens, c'est de la viande contrôlée par un organisme indépendant, pas par l'abattoir", explique Fouad Imarraine, porte-parole d'AVS. Tampons et bagues de certification sont changés chaque semaine, "pour anticiper toute tentative de fraude". "On va de plus en plus parler du halal comme du bio : l'important, c'est l'éthique qu'il y a derrière le concept", lance-t-il.

Les Britanniques de HMC Ltd (Halal Monitoring Committee) se veulent également les champions d'un contrôle strict des conditions d'abattage et de conditionnement : "les abus ont constitué un tremplin pour nous", explique Mohammed Benkhelifa, citant un scandale récent après la découverte de traces d'ADN de porc dans des filets de poulet, soi-disant certifiés halal.

Non loin de là, l'Institut halal espagnol, lancé en 1992 par la Junta Islamica et approuvé par le Parlement, a pour sa part réussi à instaurer une Marque de Garantie Halal officielle et se montre très actif, éditant par exemple "50 recettes de cuisine halal". "Notre certificat n'est pas exclusif mais pour le moment il est considéré comme suffisant par tout le monde", explique Abderrahim Abkari Azouz, un responsable de l'Institut. "Les produits espagnols destinés à la consommation des musulmans peuvent ainsi mieux s'exporter, le tourisme islamique en Espagne est favorisé tout comme l'intégration sociale et culturelle de tous les citoyens", souligne-t-il.

Source: AFP

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