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Fortes tensions communautaires à Perpignan

Quarante-huit heures après le meurtre sauvage d'un jeune Maghrébin, battu et laissé pour mort par au moins une demi-douzaine de membres de la communauté gitane qui se sont acharnés sur lui, la tension est encore perceptible dans le quartier Saint-Jacques, à Perpignan. Dans la nuit de lundi à mardi, des jeunes révoltés ont brisé des vitrines. Dans le quartier nord, d'autres ont caillassé les voitures de police et s'en sont pris au procureur de la République. Hier soir, une forte présence policière était encore déployée pour éviter un drame animé par des sentiments de vengeance. «Le seul message que nous pouvons porter, c'est celui de la révolte contre une telle sauvagerie», a déclaré Jean-Paul Alduy, le sénateur-maire UMP, qui veut prévenir toute confrontation entre les deux communautés qui vivaient jusque-là en bonne intelligence.


La situation a basculé dimanche matin, au moment du marché de la place Cassanyes, lorsque Mohammed Bey Bachir, 28 ans, de Prades (Pyrénées-Orientales) a garé sa voiture. Il s'est aperçu qu'un adolescent tentait de voler l'autoradio d'un autre véhicule. Quand il a réprimandé le jeune garçon, celui-ci s'est attaqué à la voiture de Mohammed Bey Bachir. L'affaire a ensuite tourné à la rixe avec l'arrivée des cousins du délinquant, dont l'un a été blessé à la joue par un coup de couteau porté par l'automobiliste. «Ensuite, au moins une vingtaine de personnes se sont lancées à la poursuite de la victime, explique Jean-Pierre Breno, le procureur de la République. L'homme a cherché refuge dans un commerce. Mais la porte était condamnée. Il a été rattrapé dans un snack-bar. Ses agresseurs portaient des barres de fer, un club de golf, des tuyaux de fonte et des couteaux, dont ils n'auraient pas fait usage.» Tous les présents n'auraient pas participé au meurtre, mais l'information judiciaire est aussi ouverte à l'intention de ceux qui n'ont ni empêché le crime ni porté assistance à personne en danger.


Hier soir, deux des principaux auteurs ont été mis en examen pour meurtre en bande organisée et écroués. Agés de 20 ans et 17 ans, ils sont connus des services de police. Les deux hommes ont avoué. Lundi après-midi, c'est la communauté gitane qui a livré l'adolescent de 14 ans à la source de toute l'affaire. Interpellé à dix-neuf reprises pour vols, vols avec violence et dégradations, la police le connaît bien. «Le placement de ce mineur était à l'étude», reconnaît le procureur qui annonce de nouvelles mises en examen.

Source: Le Figaro

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