Menu

Le Maroc compte plus de 500.000 mendiants "professionnels"

Le royaume chérifien compte plus de 500.000 mendiants "professionnels", sur une population totale estimée à environ 30 millions d'habitants, qui exercent cette activité de manière permanente ou occasionnelle à cause de la misère.

Quelques 25% des enfants de moins de 12 ans n'ont jamais été à l'école et 15% des femmes qui les accompagnent déclarent les avoir "loués".

Une étude réalisée par la Ligue marocaine pour la protection de l'Enfance, en collaboration avec l'Entraide nationale (deux organismes publics) sur un échantillon représentatif de 789 personnes, relève que le gouvernement marocain dépense annuellement 37,6 millions de dirhams (3,41 millions d'euros) dans la lutte contre la mendicité et l'exclusion sociale.

La propagation de la pauvreté dans une grande majorité de la population marocaine, selon l'enquête menée en 2004, est le principal facteur qui pousse cette frange de la société à exercer la "profession" de mendiant.

Les personnes accompagnant les enfants de moins de 7 ans sont pour la majorité des femmes, dont la plupart est non célibataire et n'a aucun niveau d'instruction et seul 6% ont le niveau secondaire ou plus.

Quelque 75% des mendiants sondés sont non saisonniers et pratiquent la mendicité en groupe, souvent devant les mosquées (32%), les rues (29%) et les souks et super marchés (16%).

L'étude, précise qu'une proportion importante gagne moins de 50 dirhams (4,5 euros) par jour, alors que 25% d'entre eux gagnent plus de 100 dirhams quotidiennement (9 euros).

L'enquête révèle que le tiers des enfants souffrent d'une maladie chronique, à savoir le diabète, l'hypertension, l'allergie à l'asthme, la tuberculose, l'anémie, le rhumatisme ou l'ulcère, ajoutant que plus de la moitié d'entre eux (56%) est constituée de garçons, contre 44% de filles.

"Dans la majorité des cas, il existe une relation familiale entre l'enfant et l'accompagnant", a-t-on précisé, estimant toutefois que 15% des enquêtés ont déclaré avoir "loué" un enfant pour exercer leur activité lucrative. Le montant du "loyer" est en moyenne de l'ordre de 50 à 100 dirhams par semaine.

Pourtant, le code pénal marocain condamne de six mois à deux ans d'emprisonnement toute location d'enfants pour la mendicité. Une peine également applicable à toute personne qui livre ou fait livrer des enfants aux mendiants et aux vagabonds.

Par ailleurs, l'étude indique que 75% des enfants mendiants âgés de 8 à 12 ans, sont des garçons contre 57% de filles, dont les deux tiers sont âgées de 11 à 12 ans.

La même source explique que 25% de ces enfants n'ont jamais été scolarisés, 9% ont un niveau coranique, 64% un niveau primaire et 3% de niveau secondaire. Environ 31% des enfants habitent une seule chambre avec leur famille et 28% une baraque contre 19% dans la rue.

L'enquête souligne que 77,1% des enfants sondés estiment que la mendicité permet d'avoir de l'argent, 26% un peu de gaieté, mais donne également de la tristesse à 10,4% et de la fatigue à 8,7%.

Durant leur activité, les enfants rencontrent des problèmes notamment l'agression, 24,2%, disputes et insultes 16,9%, harcèlement sexuel 10,8% et maladies 10%.

Selon toujours l'étude la pauvreté au Maroc arrive en tête des facteurs qui poussent à cette activité, suivie des problèmes sociaux causés en premier chef par le mari (divorce, abandon, prison...) et ceux dus à la maladie, au décès, à la maltraitance et au harcèlement sexuel et aussi, à certaines considérations d'ordre culturel, en particulier l'habitude de mendier ou d'être le membre d'une famille mendiante.

Source : PANAPRESS

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com