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Sebta : "Trop" de Marocains dans l'armée espagnole

Les autorités espagnoles affichent une inquiétude croissante face à la montée en puissance des recrues d’origine marocaine au sein de leur armée.

Selon le quotidien espagnol La Razon, très proche de la coupole militaire ibérique, le pourcentage de recrues d’origine marocaine dépasserait les 27% du total des forces armées déployées dans les présides occupées de Sebta et Melilla. Dans la seule ville de Melilla, il dépasserait les 40%. Une situation qui inquiéterait, selon le quotidien la Razon,l’état-major espagnol. “Il s’agit de savoir si ces recrues, naturalisées espagnoles mais marocaines d’origine, seraient capables de défendre les intérêts espagnols face à une hypothétique menace marocaine”, note le quotidien.

En attendant de trouver une réponse à cette épineuse question, l’armée espagnole est en train de limiter l’entrée de recrues d’origine marocaine dans les unités sensibles. Comme celles
chargées des communications ou l’intelligence. Face au manque d’information, il est difficile d’avancer un chiffre exact quant au nombre de militaires déployés dans les deux villes occupées. Une telle information relève du domaine du secret défense en Espagne. Toujours est-il que selon certaines sources, elle peut dépasser les 40.000 personnes.

A noter que cette forte présence est due, en partie, au caractère historique des deux enclaves occupées, qui avaient constamment besoin d’être sous protection, au point que les deux villes sont devenues de vraies cités-casernes. La situation s’est aggravée avec une réforme de l’armée qui avait introduit la notion de régionalisation. Cette réforme permettait aux soldats d’être affectés au sein de leur région d’origine. Ce qui a eu pour effet d’augmenter significativement le nombre de Marocains d’origine.

Parmi les effectifs installés, figurent deux régiments du Tercio de la Légion ainsi qu’un régiment des Regulares (réguliers) à Melilla. S’y ajoutent un régiment d’ingénieurs, un groupe d’artillerie antiaérienne et un bataillon de transmissions à Sebta et autant à Melilla. De plus, Melilla dispose d’un régiment de cavalerie et d’artillerie de campagne. La différence est due à la plus grande superficie de Melilla.

A noter qu’une récente étude militaire espagnole avait recommandé de maintenir un certain niveau d’alerte face au risque présumé d’un éventuel conflit armé entre les deux pays. La raison n’est autre que les revendications marocaines sur les villes de Sebta et Melilla. Le centre de recherches espagnol El Cano, réputé en matière d’études géostratégiques, a même recommandé de maintenir une “capacité propre de défense” dans le cadre de la contribution aux capacités militaires de l’Union européenne. Et ce, en perspective de la naissance de la future armée européenne.

Ali ABJIOU
Source : L'Economiste

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