Menu

Le Maroc serait une destination favorite des pédophiles français

Le Maroc serait l’une des destinations des pédophiles français. C’est du moins ce qu’indique un rapport remis, jeudi dernier, par la présidente de l’association “La voix de l’enfant” à Marie-Josée Roig, ministre délégué à la Famille, et à Léon Bertrand, ministre du Tourisme. Le document vise à lutter contre le tourisme sexuel et l’exploitation des enfants dans le tourisme sexuel. Le rapport relève qu’outre le Maroc, ce phénomène touche aussi le Brésil, l’Egypte, Madagascar, le Sénégal, le Mexique, Saint-Domingue, le Cambodge, l’Inde et le Népal, voire la Roumanie et l’Albanie.

Pour lutter contre cette forme d’exploitation sexuelle, le rapport propose à la France de signer des conventions bilatérales avec les pays concernés. “Ces conventions prévoiraient le développement d’un volet de coopération judiciaire, juridique et policière pour la répression des infractions à caractère sexuel impliquant des mineurs commises par des ressortissants français”, détaille le rapport, qui contient douze propositions.

Pour lutter contre la pauvreté, cause majeure de la prostitution infantile, la convention prévoirait également “l’appui d’entreprises françaises volontaires sur place, voire de leurs sous-traitants, pour accueillir en apprentissage les enfants âgés d’au moins 14 ans”, avec une perspective d’emploi.

Pour le reste, le rapport suggère de “sensibiliser et informer les ressortissants français s’expatriant ou voyageant à l’étranger”, de “renforcer l’effectivité des procédures répressives” ou de “faire de la stratégie engagée par la France un programme européen de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants”.

Elaboré à la demande des ministères de la Famille et du Tourisme par un groupe de travail de médecins, juristes, ONG, professionnels du tourisme..., sous la conduite de l’actrice Carole Bouquet, le rapport souligne, toutefois, des “progrès” depuis les années 90 dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des mineurs (congrès mondiaux de Stockholm et Yokohama, engagement des professionnels du tourisme, durcissement des législations...).

Mais des lacunes demeurent. Certes, la France peut poursuivre et punir ses ressortissants ou résidents qui ont commis à l’étranger des crimes sexuels sur des mineurs. Mais les procès sont extrêmement rares (environ cinq en dix ans), pour diverses raisons, notamment l’insuffisance de la coopération avec les polices des pays concernés et des contacts noués avec les victimes.

“Il faudrait, dans le cadre de conventions, encourager les autorités locales à signaler les Français suspects de tourisme sexuel aux autorités françaises. Le rôle des ambassades mériteraient d’être renforcé”, selon le rapport.
En exemple de bonnes pratiques, le ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand, a cité un groupe français qui interdit à Bangkok l’entrée de ses hôtels à des mineurs non-accompagnés de leurs parents.


M.NABOULSSI
Source: Liberation

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com