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Taghmaoui fait de la prévention routière au Maroc sa cause

“DIX morts et 114 blessés par jour!” C’est en moyenne le bilan des accidents de la circulation qu’aura enregistré le Maroc en 2003. Au total, ce sont quelque 3.878 tués et plus de 15.000 blessés graves. Selon le département du Transport, le coût socioéconomique annuel des accidents de la circulation correspond à 11 milliards de DH par an, soit environ 2,5% du PIB.

Pour endiguer l’hécatombe, les pouvoirs publics ont enclenché une campagne de prévention et de sensibilisation, le 18 février à Skhirat. Et c’est le Premier ministre, Driss Jettou lui-même qui a tenu à présider la cérémonie de signature de la convention. La cérémonie a coïncidé avec la présidence par le Souverain, vendredi matin, du Comité interministériel de la sécurité routière (CISR), une instance exécutive.

Parrainée par l’acteur hollywoodien Saïd Taghmaoui, la campagne devra s’inscrire dans la durée, 3 ans. En vertu de la convention, la star franco-marocaine qui a à son actif plus de 37 films aux côtés de géants du grand écran (Marrakech Express, le Pain nu…) devra associer son image au service de la prévention routière. “Ma mission consiste à sensibiliser les jeunes à être plus consciencieux”, a tenu à préciser le jeune beur qui croit dur comme fer que “prévention rime souvent avec répression”.

Si l’on arrive à réduire le nombre d’accidents, à arrêter l’hémorragie et réduire le nombre de morts en 3 ans, ce sera déjà une victoire, ajoute le messager de la cause.

Pour Karim Ghellab, il ne s’agit pas d’une action conjoncturelle ni d’une nième campagne, mais d’une action pérenne qui nécessite une forte mobilisation et l’adhésion de l’ensemble des acteurs. L’esprit communicatif de Saïd Taghmaoui, son aura, sa force de persuasion et son sens de la répartie devront contribuer à faire passer des messages dans la durée.

Le mode opératoire de la campagne consistera à sensibiliser, dans la durée, le citoyen à l’horreur et au choc d’un accident, a tenu à préciser le ministre du Transport. Le principe du matraquage publicitaire avec des images fortes ainsi que des témoignages de familles de victimes et de rescapés devront contribuer à la sensibilisation. Outre le volet spots publicitaires et communication, le ministère de l’Equipement et du Transport a préparé une stratégie globale et intégrée pour les 10 prochaines années. Une démarche qui se veut en rupture avec la vision antérieure “basée sur une gestion sectorielle et conjoncturelle de la problématique”. Le plan d’action de la stratégie a pour objectif “d’inverser, à très court terme, la tendance à la hausse des accidents et la maintenir régulièrement à la baisse”, est-il précisé par le département du Transport.


Axes stratégiques

LE plan stratégique intégré d’urgence (PSIU) se veut intensif. A cet effet, il s’articule autour de sept axes. Il s’agit notamment du volet législatif qui porte en particulier sur une réforme de l’arsenal juridique et réglementaire. Le nouveau code de la route devra servir de base juridique au contrôle et aux sanctions. Des décrets sont en cours d’élaboration sur les pneus tubeless, la ceinture de sécurité ainsi que des réflexions autour du permis à points, des permis spéciaux pour professionnels, réforme des auto-écoles, des taxis et autres centres de visite technique (CVT). Autre axe, le contrôle et la répression qui doivent jouer un rôle important dans la stratégie.

Un plan national de contrôle a été élaboré sur la base des axes routiers les plus meurtriers et qui enregistrent 85% du total des tués.

Amin RBOUB
Source : L'Economiste

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