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Les Corses mal à l’aise face à la xénophobie

Le racisme en Corse : L’île de Beauté est sous observation depuis le pic de violence de l’an dernier.

Il n’y a pas d’immunité diplomatique contre la bêtise humaine. En sortant d’une réunion avec le préfet à Ajaccio, il y a quelques mois, le consul du Maroc en Corse s’installe à la terrasse d’un bar. Il ne pourra rien boire, on refuse de le servir. Cette affaire résume bien les tensions qui existent entre les Corses et l’importante communauté maghrébine de l’île. Les graffitis « Arabi Fora » (les Arabes dehors) qu’on trouve dans les villes et le long des routes en sont la preuve visuelle. « Il y a d’ailleurs une banalisation de ces inscriptions », se désole André Paccou, délégué régional de la Ligue des droits de l’homme.

Ce genre de discrimination n’est pas propre à la Corse, mais la manière de la vivre est différente. « A Paris, quand on vous insulte, vous avez peu de risques de revoir votre agresseur, mais ici vous le croisez tous les jours », explique Noëlle Vincenzini, présidente de l’association Ava Basta et figure de la lutte antiraciste sur l’île. « Et n’oublions pas que la vie en Corse est chère, que le chômage est fort, qu’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. La question sociale est essentielle pour comprendre la situation. » En fin d’année dernière, l’île a connu un pic de violences, avec les actions de jeunes – arrêtés depuis – appartenant à I Clandestini Corsi et utilisant les armes des groupuscules nationalistes. Mais rien à voir avec les organisations indépendantistes qui se démarquent de ces violences en participant à toutes les manifestations antiracistes.

Si la tension est retombée, le malaise reste profond. « Parce que le traitement médiatique de la Corse est inégalitaire, estime un proche des milieux nationalistes. Les excès corsophobes créent un réflexe d’auto défense. » « A force de dire que les Corses sont racistes, ils vont le devenir », prévient Youssef Chaabi, président de l’Association des Tunisiens. Mon gamin va à l’école de la République, il est citoyen de l’île. Si la Corse l’aide à réussir, il aidera la Corse. »

Source : 20minutes.fr

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