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1er mars : "24 Heures sans nous" sans grand succès

"La Journée Sans Immigrés" (LJSI) qui s’est déroulée le 1er mars sur l’ensemble du territoire français et dans d’autres pays européens, n’a pas eu le succès escompté, surtout en matière de mobilisation. Les immigrés, enfants d’immigrés et les personnes conscients de l’apport de l’immigration en France étaient conviés à cesser de consommer et de travailler pendant 24 heures.

A Paris, des centaines de personnes se sont rassemblées devant l'Hôtel de Ville entre midi et 14 heures. Ailleurs à Marseille, quelques 250 personnes se sont regroupées sur le Vieux-Port, devant la mairie, alors qu’à Lyon, il y avait moins de 200 personnes à la place des Terreaux, d’après des médias locaux. Même constat à Bordeaux, (une quarantaine de personnes sur la place Pey-Berland), à Lille et à Reims, où moins de cinquante personnes se sont réunies.

Toutefois, le collectif "24 heures sans nous" peut se consoler car, la LJSI visait surtout un boycott économique et faire prendre conscience du poids des immigrés. De plus, pour Peggy Derder, vice-présidente du collectif, citée par l’AFP, "il est nécessairement difficile de mesurer l'impact de notre appel à cesser de travailler ou de consommer pendant 24 heures". Elle a ajouté qu’il "est certain, c'est que ce mouvement a eu un impact qualitatif sur la société française et a notamment contribué à changer le regard sur l'immigration". Après ce premier pas, les initiateurs entendent institutionnaliser le 1er mars, à l’échelle européenne dans les années à venir. "L'aventure ne fait que commencer. Nous espérons maintenant faire de cette journée un évènement annuel et européen", a expliqué Nadia Lamarkbi, présidente du collectif.

D’autres manifestations ont eu lieu en Grèce, en Espagne. Mais celles de l’Italie ont été les plus importantes. Quelque 300 000 immigrés, sans papiers ou non, ont scandé pacifiquement au son de la musique "Sans nous, l'Italie s'arrête" dans soixante villes du pays, a rapporté La Repubblica.

Seul un sans-papiers a été arrêté à Turin, où la tension est montée. A Rome, ils étaient environ un millier de personnes à défiler et 10 000 à Bologne (centre). Au sud à Naples, 20 000 personnes pour la plupart originaires du Maroc, d'Afrique subsaharienne, et de l’Asie du sud-est étaient dans les rues. Les immigrés ont montré leur ras-le-bol d’être toujours persécutés, surtout après les affrontements en janvier dernier entre des ouvriers agricoles africains et des habitants de Rosarno (Calabre dans le sud de l’Italie) avaient fait plusieurs dizaines de blessés parmi les étrangers.

Ibrahima Koné
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