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Maroc - Fès : Après les villes sans bidonvilles, voilà les villes sans alcool

C’est par la voix de Hamid Chabat, maire de la ville de Fès, que l’on apprend que la journée du 17 février 2010 aura une connotation quelque peu particulière. En effet, le conseil communal a décidé d’ordonner la fermeture de tous les points de vente de boissons alcoolisées ainsi que les discothèques et autres pubs et bars de la ville à partir d’aujourd’hui.

Selon des élus de la ville, «cette décision a été validée par la commission financière et économique», et ce tout récemment lors d’une réunion exclusivement dédiée à la question des débits de boissons alcoolisées et de leur commercialisation en ville.

Pour le maire de la ville, la décision est sans appel. «Celui qui veut boire, qu’il le fasse ailleurs. Fès est la capitale spirituelle du Royaume. On la veut à l’image des lieux Saints comme la Mecque et Al Qods», annonce-t-il dans la presse.

On apprend également que les maisons d’hôtes de la ville sont visées par cette décision alors que pour les hôtels, il semblerait que le traitement sera différent. Il se murmure que la «mesure» n’inclurait pas les hôtels de la ville.

Après la fermeture d’une vingtaine de débits de boissons alcoolisées sur l’ensemble du pays, dont une dizaine d’établissements pour la seule ville de Casablanca sur décision du ministère de l’Intérieur, voilà donc que des élus d’une ville décident, de décréter la fermeture générale de lieux d’achat et de commercialisation d’alcool. Une première du genre !

Qu’est-ce qui explique cette prise de décision ? Des groupes de pression ? Un vent de conservatisme sur fond de populisme ? Un élu peut-il prendre ce genre de décision sans l’aval de l’administration centrale ?

Pour l’heure, rien ne filtre. Et dire que la ville de «voisine» de Meknès a été dirigé le temps d’un mandat (2003 / 2009) par un responsable politique du Parti Justice et Développement (PJD) en la personne de Aboubakr Belkora – aujourd’hui blanchi par le tribunal suite aux accusations de malversations et de mauvaise gestion communale émises par le ministère de l’Intérieur – sans que ce genre de décisions ne voit le jour.

Rachid Hallaouy
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