France : Une Française d’origine marocaine témoigne devant la mission parlementaire

D’après le député du Parti communiste français (PCF) du Rhône, André Gérin, président de la mission parlementaire, la jeune femme d'une trentaine d'années, a parlé à visage découvert le temps de l'interview, à huis clos devant une vingtaine de députés.

Afin de « parfaire notre jugement, nous voulions absolument entendre au moins une femme qui porte un voile intégral », a indiqué Gérin. « La dame nous a longuement expliqué qu'elle n'a de comptes à rendre qu'à Dieu. Elle nous a semblé très militante. Cela nous a renforcé dans l'idée que le voile intégral n'a rien à voir avec la République », a-t-il laissé entendre.

Le chef de la mission a tenu à préciser que « le voile intégral n'est pas un signe religieux ». Toutefois, André Gérin a ajouté que « c'est un étendard. Nous ne pouvons accepter que des femmes aient le visage couvert, c'est contraire à tout ce qu'ont construit les civilisations ».

Les auditions de la mission, débutées en juillet dernier, devront prendre fin le 16 décembre avec la réception de trois ministres : Brice Hortefeux de l’Intérieur, Xavier Darcos du Travail et Eric Besson de l’Immigration. En attendant, André Gérin a estimé probable l’éventualité d’une « loi de portée générale, pour toute la société, qui toucherait à l'ordre public » et à « des préconisations » dans un certain nombre de domaines comme l'accueil du public, les secteurs de la santé et de l'éducation.

Quand à la ministre de Justice, Michèle Alliot-Marie, interrogée sur la chaîne LCI, elle pense que « le véritable problème (du voile intégral) est un problème qui rejoint notre +vivre ensemble+, qui rejoint les valeurs de la République et notamment de la dignité humaine ». Pour elle, il faut « refuser la naturalisation française à quelqu’un dont la femme porterait le voile intégral », car selon elle, cet individu « n'apparaîtrait pas comme partageant les valeurs de notre pays ».

Ibrahima Koné
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