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Témoignages d’un Français d’origine marocaine sur la violence policière en France

Le témoignage intitulé « Dégage, sale Arabe ! » paru le mardi à la une du quotidien Libération, repris par d’autres organes de presse, a été une onde de choc dans toute la France, à l’heure le débat sur l’identité nationales fait rage. Anyss Arbib, Français d’origine marocaine, auteur du témoignage, dit avoir été victime de violences et d'injures policières à Paris, le 18 novembre, après la qualification de l’Algérie aux dépens de l’Egypte pour la Coupe du monde de football.

Il a tout d’abord témoigné sur sa page Facebook. Puis encouragé (pour rendre public sa mésaventure) par le directeur de son école, Richard Descoings, Anyss Arbib, étudiant en quatrième année à Sciences-Po Paris, a ensuite été interviewé par Libération. Le jeune homme habitant Bondy (Seine-Saint-Denis), une banlieue dite « sensible », a raconté comment après s’être rendu sur les Champs-Elysées pour célébrer la victoire des Fennecs avec un ami d’origine algérienne, ils ont été confrontés aux unités des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) de la Police nationale.

Selon lui, l’altercation avec les CRS a eu lieu, quand ils ont regardé un policier entrain de tabasser un autre jeune avec une matraque. Un autre agent d’ordre s’est approché de leur voiture et a martelé : « Qu’est-ce que tu regardes ? Dégage, dégage ! ». Voulant faire remarquer au CRS qu’il connaissait ses droits et qu’il n’avait rien fait de mal, on lui a rétorqué « Ferme ta gueule », avant qu’ils (avec son ami Algérien) ne soient aspergés par du gaz lacrymogène. Et ce n’était pas terminé car le « coup de grâce » pour Anyss a été après qu’il eu retrouvé ses esprits : « Dégage, sale Arabe ! ».

Anyss Arbib, sans doute surpris par ces comportements a écrit ces mots sur sa page, rapportés par Libération : « Je ne pouvais même pas lui répondre que j’étais au moins autant français que lui, la menace physique et l’impunité étant bien trop grandes. Mon honneur, mes valeurs et mes certitudes sous le coude, je rentrais chez moi blessé… par la nation. Blessé dans une guerre franco-française qui, malheureusement, semble être banalisée ».

Les propos du jeune étudiant de Sciences-Po ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. Celui qui a passé son stage de troisième année au sein du groupe Holding Hippone à Casablanca, a reçu d’après Rue89, le soutien de Dominique de Villepin. Pour mémoire, il l’avait rencontré en compagnie d’autres jeunes de banlieue à Matignon, à la fin de son année de terminale. Anyss est aujourd’hui membre du club lancé par Villepin. La publication du témoignage a semble-t-il pris une tournure politique car Anyss lui-même, a confié à la camera de Sciences-Po TV, qu’il a été contacté par le cabinet d'Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale. Pour le moment, il n’a pas donné suite à l’appel du ministère.

On a appris aussi que la secrétaire d'Etat chargée de la politique de la Ville, Fadela Amara, a réclamé dans un communiqué, cité par le Journal du dimanche (JDD) que les responsables de ces possibles dérives soient « rapidement identifiés et poursuivis. ».

Ibrahima Koné
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