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Azziman: La régulation des flux migratoires doit passer par l'aide au développement

La question de la régulation des flux migratoires doit passer par l'aide au développement, ainsi que par une volonté de s'impliquer dans le processus du développement des pays du Sud, a déclaré, lundi soir, à la chaîne de télévision "France 2", M.Omar Azziman, président délégué de la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l'étranger.

M.Azziman, qui s'exprimait lors de l'émission "Mots croisés" consacrée au système des quotas en matière d'immigration, a affirmé qu'à la question de la régulation des flux migratoires, qu'"il n'y a qu'une seule réponse, c'est l'aide au développement ou ce qu'on appelle aussi le co-développement".

Mais comme le co-développement "ne produit pas d'effets immédiats", a-t-il observé. "il est évident que c'est avec une volonté déterminée de s'impliquer dans le processus du développement des pays du Sud qu'on peut établir un certain nombre de mesures d'accompagnement", a souligné M.Azziman.

Déplorant que le débat sur l'immigration soit toujours abordé sous un prisme souvent déformateur, Omar Azziman, a estimé qu'il fallait extraire du "conjoncturel" ce "problème humain, social et extrêmement complexe" afin de "le sortir du piège des peurs, des angoisses, de l'insécurité et de la délinquance".

"Les débats sur l'immigration ont toujours lieu à l'occasion d'un événement ou d'un contexte déterminé", a-t-il regretté. "Quota ou pas, nous avons, aujourd'hui, des concitoyens qui sont établis dans des pays européens. Il y a énormément à faire en matière du respect de leurs droits", a-t-il rappelé, ajoutant que la situation varie d'un pays à l'autre.

M. Azziman considère qu'organiser l'immigration "ne veut pas dire grand chose". "Pour organiser, il faut être deux autour d'une table pour déterminer le contenu d'un accord éventuel qui doit tenir compte de certains éléments, notamment, les besoins du pays d'accueil mais aussi les exigences du développement du pays émetteur".

"Il faut également tenir compte des conditions d'accueil, d'insertion, d'intégration et des droits de celui qui va venir travailler", a-t-il encore insisté, en précisant que "C'est le contenu de cette organisation qui est important".

Pour M.Azziman, le système des quotas n'est qu'un "petit instrument dans un dispositif d'ensemble".

Interrogé sur le concept d'immigration sélective, M.Azziman a estimé que le Maroc, qui fait des efforts considérables pour former des médecins dans des facultés gratuites, n'a "aucun intérêt" à ce que ses médecins "aillent travailler ailleurs".

"La société marocaine a fait des efforts colossaux pour former ses médecins.

Les Marocains ont besoin de soin. Nous ne pouvons pas exporter des médecins", a-t-il conclu.

L'idée des quotas a été relancée le 13 janvier par Nicolas Sarkozy, président de l'UMP (droite majoritaire). Ce système d'immigration "choisie", fondée en particulier "sur des professions ou des pays", a suscité un vaste débat.

Le ministre de l'intérieur, Dominique de Villepin, s'est déclaré , mardi dernier, "en harmonie avec Nicolas Sarkozy" sur ses propositions en matière d'immigration. Il devrait remettre, à la fin du mois de février, un rapport à M. Chirac sur la politique d'immigration. Certaines propositions viseraient à déterminer les besoins en travailleurs étrangers par filières professionnelles.

Un rapport de Malek Boutih, secrétaire national du Parti socialiste chargé des questions de société, prône aussi une politique des quotas.

Ont participé à ce débat des ministres, des députés, des experts et des partis politiques.

Source : MAP

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