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Italie : L’Eglise contre l’enseignement de l’islam à l'école

Une mesure proposé par le gouvernement italien n’est pas vue d’un bon œil par l’église de ce pays. Il s’agit de l'enseignement de l'islam à l'école. L’information a été relayée par l’Agence France Presse(AFP). Voilà un bel exemple d’intolérance à l’heure où tout le monde parle de dialogue de religions et des cultures.

Le vice-ministre italien au Développement économique, Adolfo Urso, a proposé d'introduire dans les écoles publiques et privées une heure d’enseignement de la religion musulmane, heure facultative et alternative à celle de la religion catholique. L’objectif recherché par l’exécutif est d’éviter de laisser les élèves musulmans « dans les ghettos des écoles islamiques intégristes ». Mais avant même l’instauration de cette heure d’islam, les religieux ont exprimé leur opposition.

« L'heure (d'enseignement) de religion catholique se justifie par le fait qu'elle fait partie de notre histoire et de notre culture. La connaissance du fait religieux catholique est indispensable pour la compréhension de notre culture », a expliqué le président de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Angelo Bagnasco, dans un entretien publié le dimanche par le quotidien Corriere della Sera. Selon lui, « il semble que l'heure de religion envisagée (par le gouvernement pour la religion musulmane) ne corresponde à cette motivation raisonnable et reconnue », a-t-il ajouté.

Les politiques sont aussi divisés sur la question. Elle a été accueillie favorablement à gauche, qualifiée notamment par Massimo d'Alema, ancien président du Conseil (1998-2000), de « proposition difficile à mettre en œuvre mais tout à fait raisonnable ». Au sein de la droite, l’ancien ministre des Affaires étrangères (2004-2006) et actuel président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini a parlé de « bon sens élémentaire qui va dans l'intérêt national de la cohésion sociale ». Du côté de la Ligue du Nord, dirigée par Umberto Bossi, le parti anti-immigrés, allié de Silvio Berlusconi, on a qualifié ce projet de « provocation ».

Les étrangers inscrits dans les écoles italiennes représentaient 4,2% du total des effectifs fin 2007. 37% de ces élèves sont de confession musulmane, selon des chiffres du ministère italien de l'Education.

Ibrahima Koné
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