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Espagne : Les Marocains toujours pas intéressés par le Plan de retour volontaire

L’Espagne compte plus de 5,5 millions d’immigrés soit 12% de sa population totale. Selon le quotidien La Vanguardia, 221 000 étrangers ont perdu leur emploi dans le pays entre juillet 2008 et juin 2009. Le chômage pousse certains à retourner dans leur pays, soit par leurs propres moyens ou en ayant recours au Plan du gouvernement espagnol. Malgré tout, ce plan ne suscite pas l’intérêt escompté chez les immigrants, surtout les Marocains.

On apprend auprès du quotidien barcelonais, que 83% Marocains (évalués à quelques 729 000 individus) se méfient des plans espagnols. En effet, l’exécutif Zapatero a approuvé en septembre 2008, un Plan de retour au profit des immigrés au chômage, après celui de 2003 destiné aux réfugiés et demandeurs d’asile. Les Marocains ne sont attirés ni par l’un, ni par l’autre. D’après un rapport de l'Association des travailleurs immigrés en Espagne (ATIME), le plan est un « chantage financier et l'annonce d'une menace, le durcissement des politiques migratoires ». Les ressortissants marocains préfèrent retourner par leurs propres moyens afin de faciliter le retour. « Il suffit de prendre la voiture, rouler vers le Sud et atteindre Algesiras avant de traverser le Détroit par ferry pour le Maroc », explique Kamal Rahmouni, président de l’ATIME, cité par La Vanguardia.

Même situation chez les immigrés subsahariens. Ces derniers n’ont pas d’engouement pour le plan de retour. Leur processus migratoire est trop complexe et la famille restée au pays d’origine compte sur les envois du fils immigré. Les Chinois non plus ne sont pas attirés par l’offre espagnole. Ils sont propriétaires de locaux commerciaux et la crise a peu d’impact sur eux. Seuls les Sud-Américains sollicitent le retour volontaire. Dans ce continent, les Boliviens devancent tous les autres, avec 240 retours chaque mois.

En juillet 2008, l’exécutif affirmait que le plan de retour volontaire pourrait bénéficier à 100 000 personnes. Une déclaration reprise par la Vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, lors de la présentation de la mesure en novembre 2008. Pour rappel, tout immigré – issu d’un pays avec lequel l’Espagne a signé des accords bilatéraux en matière de Sécurité sociale, et d'autres pays ayant des systèmes de protection similaire– peut souscrire à ce plan pour toucher l’indemnité de chômage. Le paiement se fera en deux fois : 40% du total lors de l'inscription, et 60% payés dans le pays d'origine, un mois plus tard. En retour, le bénéficiaire s’engage à ne pas revenir en Espagne pendant trois ans. Cependant, 7 mois après son lancement, seulement 5% de l’objectif escompté est atteint. En effet, les services en charge du dossier n’ont reçu que 5088 demandes dont 3977 ont été acceptées, 776 refusées pour des raisons diverses, et 335 autres sont toujours en attente.

En ce qui concerne l’aide aux réfugiés et des demandeurs d'asile en Espagne, en six ans, 8500 migrants en ont bénéficiée, a déclaré à La Vanguardia, Estrella Rodriguez, directrice générale du service d’Intégration des immigrants. Elle ajoute que ce chiffre a connu une croissance rapide au cours des derniers mois.

Depuis son entrée en vigueur, le ministère espagnol du Travail et de l'Immigration a accordé selon EFE, un total de 21,2 millions d’euros à titre d’indemnités de chômage. En dépit de cette somme importante –appelée a augmenté– le plan Zapatero a eu peu d’adeptes par rapport au nombre d’immigrés au chômage.

Ibrahima Koné
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