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Sondage BVA-CCME : Quand 3000 MRE prennent la parole…

Le sondage de l’institut BVA, commandé par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), mené auprès des Marocains résident à l’étranger, a mis en relief plusieurs tendances. Près de 3000 MRE ont été sondés avec comme zone de couverture géographique les 6 principaux pays d’immigration d’Europe à savoir la France, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, les Pays-bas et l’Allemagne.

L’enquête a porté sur un échantillon de 2819 personnes, âgées entre 18 et 65 ans, et interrogés simultanément dans les 6 pays du 16 mars 2009 au 18 avril 2009 dont 503 personnes en France, 413 en Espagne, 401 en Italie, 502 en Belgique, 500 au Pays-bas et 500 en Allemagne. Les interviews ont été conduites par téléphone en France, Belgique, Pays-bas et Allemagne et en «face à face» en Espagne et en Italie où la migration est plus récente.

A noter que la représentativité de ces échantillons a été assuré selon la méthode des quotas (sexe, âge, répartition géographique), selon les donnés statistiques disponibles dans chaque pays. De plus, les sondés ont eu la possibilité de s’exprimer en arabe ou en berbère (68 % ont répondu dans la langue du pays de résidence et 32% en arabe ou en berbère).

Deux tendances lourdes se dégagent. Primo. Un renforcement du processus d’enracinement avec 78 % des MRE qui se déclarent naturalisés, 50% en voie de l’être. Une majorité des parents jugent important (95%) le fait que leurs enfants parlent la langue du pays de résidence.

Cette (nouvelle) réalité exige une réflexion. Plus on s’enracine, plus on épouse les règles de vie, plus on s’approprie son environnement et plus on renforce sa citoyenneté et sa capacité à revendiquer son identité politique. Est-ce compatible avec la volonté du Maroc de maintenir l’identité marocaine comme unique «statut» reconnu pour les MRE ?

Deuxième tendance, l’attachement socioculturel. Ainsi le maintien des liens familiaux est quelque chose d’encensé de manière consensuelle, aussi bien par la 1ère que la 2ème génération (respectivement 80% et 75%). Il ressort, également, que 7 MRE sur 10, déclarent se rendre au Maroc au moins 1 fois / an. Seule la communauté MRE en Allemagne se détache de cette tendance.

En plus de maintenir des liens familiaux et des visites fréquentes au Maroc, les MRE maintiennent – toujours selon leurs déclaratifs - des liens financiers avec le Maroc au travers d’un soutien direct et individuel (6 MRE sur 10). Par ailleurs, 37 % des sondés déclarent posséder un bien immobilier au Maroc (situation identique en Europe) et 24% des terres. Le soutien aux associations est moins dynamique (11%), comme du reste celui lié à l’investissement dans un commerce ou à une activité économique (6%).

Du côté du «retour», 52% de la 1ère génération envisagerait de passer leurs vieux jours au Maroc contre 30% qui se projettent en Europe et16% qui ne préfèrent pas se prononcer sur cette question d’avenir. Pour la 2ème génération, le Maroc est avant tout un pays où aller pour des visites ou des vacances (73%). Toutefois, 40% des enfants de Marocains vivant en Europe envisageraient une installation durable au Maroc. Soit de manière provisoire (23%) soit définitive (23%). Il s’agit d’un phénomène observable en France et aux Pays-bas notamment.

En clair, les MRE, de 1ère ou de 2ème génération, restent attachés au Maroc, tout en ayant renforcé leurs processus d’intégration dans les pays de résidence. Qu’en sera-t-il pour les futures générations ?

:: Télécharger les résultats du sondage sur le site du CCME

Rachid Hallaouy
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Absence très remarquée

Lors de la présentation des résultats de l’enquête d’opinion par Driss El Yazami, président du CCME et Gaël Sliman, directeur général adjoint de BVA, jeudi 16 juillet 2009 à Casablanca, une absence de marque est à noter. Celle de Mohamed Ameur, ministre en charge de la communauté Marocaine résident à l’étranger (MRE). Comme celle également de la Fondation Hassan II. Que faut-il en déduire ? Il se dit que Mohamed Ameur n’avait pas été tenu au courant du travail confié à BVA. Si tel est le cas, comment construire une politique publique efficiente avec des acteurs institutionnels qui -au mieux s’ignorent ?

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