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Maroc / Marocains du monde : L’heure du bilan a (déjà) sonné

Combien de Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont franchi les frontières marocaines à ce jour ? Selon certains chiffres, ils seraient environ 300 000. Un volume difficile à vérifier pour des raisons aussi diverses que variées. D’une part, car un «certain» mutisme entoure le lancement de l’opération Marhaba 2009. En effet, les donneurs d’ordre institutionnels se montrent particulièrement…discrêt sur le sujet. Le faible flux actuel semble expliquer leur attitude. D’autre part, -et c’est un peu l’histoire qui se répète – personne ne veut endosser la tunique du «messager» des mauvaises nouvelles.

Ainsi, les acteurs en charge de la communauté marocaine à l’étranger ont du mal à masquer la réalité : peu de transit et moins d’arrivées. Du coup, on préfère botter en touche et ignorer l’existant.

Les enquêtes d’opinion et les différents commentaires des internautes sur Yabiladi.com mettent en relief les tendances 2009. Peu d’engouement pour séjourner au Maroc, cet été (42% déclarent ne pas venir au Maroc cet été alors qu'ils n'étaient que 23%). Les internautes ont exprimé comme principales raisons la cherté de la destination ou encore les conséquences de la crise économique et la détérioration de leur pouvoir d’achat.

Dure réalité pour les MRE et réveil douloureux pour le Maroc. Comment le Royaume va-t-il (pouvoir) gérer le manque à gagner généré par la faible affluence des Marocains de l’étranger durant la période estivale? Une équation à plusieurs…inconnues. Bien malin celui qui peut apporter une solution clé en main.

Si le «virus» s’était manifesté d’abord via la baisse des transferts en devises au printemps dernier (période faste pour les transferts des MRE), depuis, il s’est amplifié pour irriguer tout le corps et prendre la forme d’une pandémie.

Impuissant, désarmé, désarçonné, le Maroc ne peut que subir (et souffrir) en silence. Et il l’a compris. Au menu de cette année, pas de campagnes marketing, de spots publicitaires, de slogans tapageurs. Comme si une certaine forme d’humilité avait gagné du terrain.

Autant dire que le Maroc va devoir jouer serrer. La rentrée 2009 risque d’être tendue. Si les transferts de devises des MRE ne constituent (que) 10 % du PIB, leurs rôles microéconomique (soutien familial) et macroéconomique (matelas de devise pour les importations) est indéniable.

Assistera-t-on à une redistribution des cartes ? Les états majors en charge de l’encadrement des Marocains du monde seront-ils à pied d’œuvre pour tenter de relancer la «cash» machine ? Il semble que l’Etat ne pourra pas faire l’économie d’une remise en question, sur la forme, mais (surtout) sur le fond.

Il ne s’agira pas (que) de remettre en question les quelques politiques publiques destinées aux MRE ou la place (et le rôle) des acteurs institutionnels, mais de mettre à plat la philosophie générale et la politique globale dédiée aux Marocains d’ailleurs. Vaste chantier en perspective !

Rachid Hallaouy
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