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Presse - Maroc : La FMEJ dénonce une "escalade judiciaire aveugle"

La fédération marocaine des éditeurs de journaux a condamné avec fermeté l’escalade judiciaire aveugle, qui ne sert pas l’Etat de droit, à l’encontre de trois journaux arabophones et d’un mensuel économique condamnés pour diffamation, a indiqué Mardi ladite organisation dans un communiqué repris par l'AFP.

"L'importance des amendes (...) exigées montre à l'évidence que l'objectif recherché (...) est la mise en faillite de ces entreprises de presse", indique le communiqué. La fédération dénonce également l'existence d'une politique pénale répressive et liberticide attentatoire à la liberté d'expression.

Le bureau de la Fraternité arabe à Rabat -Ambassade de Libye- avait intenté un procès envers ces journaux pour « atteinte à la personne et à la dignité d’un chef d’Etat ». Le 29 Juin, le verdict est lourdement tombé. Le tribunal de première instance de Casablanca a prononcé une amende de trois millions de dirhams (270.000 euros) de dommages et intérêts envers les trois quotidiens arabophones : Al Jarida Al Oula, Al Ahdat Al Maghribia et Al Massae. Tripoli réclamait 11 millions de dollars.

Cette condamnation a soulevé un tollé médiatique. Elle est considérée comme une première de son genre au Maroc. Une requête de 24 avocats portant sur l’annulation de ce procès pour « vice de forme » a été rejetée. Le procès était tout simplement hors norme.

Le 30 juin, c’est une autre affaire qui éclate. Une plainte pour diffamation a été déposée contre le mensuel Economie & Entreprises. Le magazine a été condamné à verser 5,9 millions de dirhams (environ 550.000 euros) à une entreprise de meubles, Primarios, proche du palais royal.

Ces éléments, estiment-les éditeurs, contribuent à "une vraie fracture" et à "un sentiment de profonde défiance entre l'Etat et la presse". Ils déplorent également "le statu quo gouvernemental sur la réforme du code de la presse, l'inexistence d'un interlocuteur de haut niveau susceptible de créer avec les professionnels un climat de dialogue et de concertation".

La FMEJ a appelé toutes ses composantes à défendre "les acquis de la liberté d'expression et à dénoncer cette politique pénale aveugle".

Rachid Nahli
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