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Les MRE seront-ils nombreux à rejoindre le Maroc, cet été ?

Les Marocains du monde seront-ils nombreux à fouler le sol de leurs ancêtres, cet été ? Selon les premières tendances qui se dégagent de l’enquête interactive (ci-dessous), on peut remarquer qu’une forte proportion des sondés ne compte pas se rendre au Maroc (37%), cet été.

Les raisons. Elles sont multiples et connus de tous. Tout d’abord, les conséquences de la crise économique mondiale sur l’état des finances des Marocains résident à l’étranger (MRE) et sur le moral des troupes avec son lot d’incertitudes et de craintes du lendemain.

La cherté de la destination et les tarifs en vigueur pour la traversée du Détroit de Gibraltar (une des plus chères au monde pour seulement 14 kilomètres de traversée) ou encore les prix pratiqués au niveau du transport aérien (durant la période estivale, billet aller-retour pour une personne en moyenne à 600 euros). Par temps de crise…où pas, de nombreux MRE dénoncent avec force cette situation.

Etant donné la situation socioéconomique que connaissent les principaux pays de résidence, à savoir la France, l’Espagne et l’Italie - qui concentrent à eux seuls près de 2 millions de ressortissants Marocains sur les 3 millions de MRE, officiellement recensés – la décision prise de faire le deuil de passer des vacances au Maroc (où ailleurs certainement) se comprend et…s’explique.

Qu’en est-il de la période du ramadan et son impact sur les vacances des MRE cet été ? Si on procède à une lecture des 31% des sondés qui ont exprimé le souhait de se rendre au Maroc, durant la première tranche de la période estivale (juillet 2009), cette tendance met en perspective la volonté de cette catégorie de MRE de passer le mois de jeûne dans le pays de résidence et non comme on aurait pu le penser, au Maroc, aux côtés de leur famille. Ils ont seulement 15% à avoir exprimé leur intention de venir au Maroc, au mois d’août.

Du coup, on est en droit de s’interroger (et d’être interpellé) sur les conséquences de la non venue…massive de membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Tous les pans de l’activité économique risquent d’être impactés. Comme du reste, la dimension psychologique et le réconfort apportés par les MRE auprès de leur famille au Maroc.

Si la baisse structurelle des transferts en devises a constitué un avant goût, il se pourrait bien que le plat de résistance soit particulièrement salé voire épicé. A un tel point que la carte des desserts ne trouve pas preneur ?!

Cette nouvelle donne politique et économique devra être analysée objectivement et de manière pragmatique et rationnelle. Avec les mutations sociologiques de la communauté marocaine à l’étranger, une nouvelle relation doit être initiée par les autorités marocaines. De nouvelles questions doivent être posées. Que veut-on exactement ? Une diaspora bien implantée dans les pays de résidence ? Une diaspora active au service du pays d’origine de leurs aînés ? Qu’est-ce qu’un MRE ? Le Maroc est-il prêt à accueillir des populations formées à l’exercice de la citoyenneté ? Le monde de l’entreprise et l’univers de l’entreprenariat répondent-ils aux exigences (y compris morales) des MRE ?

Tôt où tard, le Maroc devra trancher sur ces questions qui conditionnent, certainement, la pérennité du lien culturel et social avec sa diaspora.

Rachid Hallaouy
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