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Espagne: Les jeunes issus de l'immigration n'atteignent pas les études supérieures

Les jeunes issus de l'immigration n'atteignent pas l'université d'après les résultats d'une étude publiée par « El Pais ». En excluant les ressortissants de l'Union Européenne (UE), les étudiants d'origine étrangère résidant en Espagne, représentaient l'année dernière, seulement 1,5% du total des étudiants dans les universités espagnoles.

L'étude a été menée par les enseignants-chercheurs de l'université Pontificia de Comillas de Madrid et les universités américaines de Princeton et Clemson. À Madrid par exemple, près de 53% des 4000 adolescents de la deuxième génération d'immigrants « radiographiés » cherchent à poursuivre leurs cursus d'études, mais seulement d'entre eux 23% parviennent à atteindre cet objectif selon cette étude. À la question « Avez-vous l'intention de continuer vos études? », cette fois-ci en Catalogne, 86,6% des 1148 jeunes ayant répondu par oui sont Espagnols contre 68,4% d'étrangers. Les adolescents interrogés sont en classe de 4è ESO (deux années avant le bac dans le système français).

Le travail de recherche montre que les nouveaux espagnols – jeunes de la deuxième génération d'immigrés – quittent le système après la scolarité obligatoire. « Le pourcentage d'élèves âgés de plus de 16 ans qui quittent l'école au niveau de la 4è ESO est de 13,8% chez les étrangers comparativement à 6,7% d'adolescents de nationalité espagnole ». Concernant les causes susceptibles de pousser les enfants ou qui les empêchent de poursuivre les études, les chercheurs ont identifié le niveau d'études des parents, particulièrement celui des mères, dont la tendance générale est qu'elles ont un niveau de formation inférieure à celui de leurs maris. Ils ont remarqué en outre que les enfants dont les parents ont un niveau d'études élevé sont plus aptes à continuer.

D'après Luisa Rojo Martín, professeur de linguistique et membre du groupe de recherche sur la communication interculturelle et la diversité linguistique de l'Université autonome de Madrid (UAM), les chercheurs mettent en garde contre les dangers d'une société ethnocentrique dans laquelle « la population autochtone, Blanc, Espagnol, siègeront au sommet et occuperont les postes d'emploi d'horizons différents ».

La recherche a été financée par la Fondation indépendante, Jaume Bofill de Barcelone. Cette dernière promeut des initiatives, encourage des réalisations pour étendre l'éducation à tous et lutter contre les inégalités. Quant à l'étude, elle a été menée dans plusieurs établissements de la capitale espagnole et à Barcelone.

Ibrahima Koné
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