Menu

France: Reconduits au Maroc alors qu'ils s'y rendaient en bus

La Cimade, seule association à intervenir dans les centres de rétention, dénonce des arrestations en série à la frontière espagnole, et notamment celles de ressortissants marocains, reconduits dans leur pays par avion alors qu'ils se trouvaient dans un bus qui les conduisait au Maroc.

La Cimade parle "de zèle", "de course au chiffre absurde". Les autorités, par la voix du directeur de cabinet du préfet des P.-O., répondent qu'il s'agit "d'une application stricto sensu de la politique européenne de l'immigration et qu'il n'y a pas lieu de s'indigner". Deux versions diamétralement opposées faisant écho à une affaire remontant au début du mois de mars. Selon une bénévole de la Cimade qui travaille à l'intérieur du centre de rétention de Perpignan, "17 ressortissants marocains ont été placés au centre de Perpignan entre le 4 mars et le 15 mars puis reconduits par avion à Casablanca".

Jusqu'ici, l'histoire ressemble à beaucoup d'autres. Sauf que la Cimade s'insurge dans la mesure où "tous ces Marocains qui circulaient dans des bus en provenance d'Italie et à destination du Maroc ont été arrêtés à la sortie du territoire français. Sans documents réguliers de séjours en France, ils ont été immédiatement interpellés, placés en garde à vue pour certains, puis au centre de rétention de Perpignan, avant d'être transférés et reconduits par avions à Casablanca. Or, tous ces gens ne faisaient que passer par la France. Ils avaient payé le ticket du voyage et transportaient des centaines de kilos de bagages", poursuit-elle. Plus surprenant encore, cette même bénévole indique que quelques-uns de ces Marocains interpellés au poste frontière du Perthus lui auraient raconté "avoir été déshabillés, privés d'un accès libre aux toilettes, empêchés de dormir et sous alimentés. Ils ont également reçu des insultes, et menaces verbales. Après leur interpellation, elles n'ont pu récupérer leurs bagages restés en soute car le bus avait continué sa route vers le Maroc". Pour la Cimade, "ces arrestations sont utilisées par la préfecture pour atteindre les quotas qui leur sont fixés par le ministère de l'Immigration". "Faux", répond François-Claude Plaisant, directeur de cabinet du préfet.

Selon lui, ces arrestations "sont conformes aux règlements européens en matière de politique d'immigration". Et d'ajouter : "Il ne faut pas raisonner d'un point de vue franco-français. Dans l'espace Shengen, toute personne en situation irrégulière peut faire l'objet d'une reconduite à la frontière. Même s'il quitte le territoire français, cela ne change rien".

Source: L'independant.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com