Une Marocaine temporairement « bloquée » au Qatar

Robert Ménard et Hajar Smouni, responsable de la recherche au Centre, devaient se rendre au Bahreïn pour rencontrer la ministre de la Culture et de l'Information, Sheikha Mai Al-Khalifa et des parlementaires. L'objectif de cette mission était d'invoquer la réforme du code de la presse dans ce pays. La collaboratrice du directeur général du Centre et ancienne employée de RSF a été informée à son arrivée à l'aéroport de Doha de l'interdiction de quitter l'Émirat. Après plusieurs interventions du Centre selon leur communiqué, la mesure a été levée, mais Hajar Smouni n'a pas pu prendre son vol et donc la rencontre avec les bahreïnis n'a pas été maintenue. RSF a réagi suite à cet incident. « Depuis des mois, le Centre de Doha lutte pour préserver son indépendance, et subit des pressions des autorités qataries. Cette interdiction constitue une violation des engagements pris par le Qatar vis-à-vis du Centre de Doha », a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF.

Le Centre Doha s'est dit indigné par cette affaire et l'a fait savoir dans son communiqué. Par ailleurs, Robert Ménard s'était déjà plaint de pressions au sein du Centre. Il avait adressé une lettre, le 16 mars dernier à Sheikha Mozah Bent Nasser Al-Masnad, épouse de l'émir du Qatar. « Certains autour de vous et d'autres que vous avez nommés à la tête du Centre s'acharnent à nous mettre des bâtons dans les roues, tentent par tous les moyens de limiter notre indépendance, notre liberté d'action et de parole », avait-il écrit dans son message. Quant à Hajar Smouni, elle rentrera finalement au Maroc dans la soirée du mardi d'après « Le Soir Échos ».

Le Centre de Doha pour la liberté d'information, a été créé en 2008 par la Fondation du Qatar, présidée l'épouse de l'émir, avec le concours de RSF.

Ibrahima Koné
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