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Espagne-Algéciras : Ecrouée pour avoir transporté un clandestin

Depuis le 12 août, la vie d'Astrid, 24 ans, brillante étudiante en licence des sciences de l'éducation et du langage à Montpellier, a basculé dans le sordide.

Ce jour-là, dans le port d'Algésiras (Espagne) au débarquement du ferry-boat en provenance de Tanger, les douaniers espagnols ont découvert, recroquevillé dans le coffre de la voiture de son compagnon, un clandestin marocain. Le couple rentrait d'une semaine de vacances au Maroc.

Il s'apprêtait à poursuivre son périple touristique en Espagne avant de rentrer en France. La jeune femme soutient fermement que ce passager est monté à leur insu. « Ils avaient mal fermé l'une des vitres de la voiture. Le clandestin a pu s'installer pendant la traversée ou peut-être aussi dans la zone de transit de Tanger quand ma fille et son copain sont allés boire un thé à la buvette.

Sincèrement, je ne vois pas ce qui aurait pu pousser ma fille à jouer les passeuses. Et Toufik, son compagnon, vient de créer son entreprise de maçonnerie », explique Véronique, la mère d'Astrid, qui vient tout juste de rentrer d'Algésiras. Le 3 septembre dernier, elle a rencontré sa fille pendant une heure au parloir, derrière une vitre avec un téléphone en panne. « Le plus saisissant, c'était à ma première visite. J'avais le sentiment que les yeux de ma fille étaient vides, qu'ils étaient morts. Elle a beaucoup maigri. Elle ne pèse plus que 43 kg et elle craint de ne pas pouvoir devenir professeur si elle n'est pas blanchie », déclare-t-elle en brandissant le dossier universitaire de cette jeune fille modèle. Toufik, son compagnon de nationalité marocaine qui vit en France, a également été incarcéré. Le clandestin aurait été relâché par les autorités espagnoles.

Astrid clame son innocence « Dans les prisons du sud de l'Espagne, ma fille n'est pas la seule dans ce cas . Le 11 mai, une autre Française a été incarcérée parce qu'on a trouvé un clandestin accroché au moteur sous sa voiture . Ce jour-là, les douaniers ont appréhendé les propriétaires de sept véhicules en provenance de Tanger », poursuit Guy, le père d'Astrid . Pour ficeler le dossier judiciaire, les douaniers espagnols ont aussi mis la main sur 1 000 € en liquide détenus par Astrid et Toufik. Les billets auraient fait l'objet d'un retrait en France, Astrid et son compagnon auraient d'ailleurs remis le récépissé. Depuis la prison, Astrid clame son innocence et écrit : « Je n'ai rien fait pour mériter un tel traitement. »

Claude Massonnet
Source : Le Parisien

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