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Hanane, étudiante à Toulouse expulsée vers le Maroc de manière inhumaine

Dans son appartement des Minimes, Mohammed Azdad est encore sous le choc. En France depuis 1976, il travaille dans le bâtiment. À Toulouse où il a refait sa vie, il est père de deux jeunes enfants. Ses deux filles, dont l'aînée, Hanane, vivaient avec leur mère au Maroc. En 2005, il les a fait venir à Toulouse pour qu'elles y suivent leur scolarité. Jeudi dernier, à 7 heures du matin, la Police aux frontières a sonné chez lui, a réveillé Hanane et l'a embarquée sans autre forme de procès. Placée en garde à vue comme une délinquante et direction Blagnac où la jeune fille a dû grimper dans l'avion de 19 heures pour le Maroc.

« Nous ne sommes quand même pas des bêtes »

Majeure depuis un an et scolarisée au lycée Gabriel-Péri en BEP des métiers de la mode, elle s'était adressée à la préfecture pour une demande de titre de séjour. Refusée. Une procédure a donc été lancée par Me Nakache, l'avocat de Mohammed Azdad, auprès du tribunal administratif.

Le papa explique d'ailleurs qu'il n'aurait rien tenté d'illégal : « Je ne suis pas contre la loi. Si elle n'a pas le droit de rester, elle n'a pas le droit. » Ce qui choque Mohammed, c'est la forme. Le tribunal administratif a certes rendu un jugement en faveur de l'expulsion de Hanane, mais le courrier a été envoyé le jeudi 5 mars. Soit le jour même de la reconduite à la frontière. En termes de respect du droit et des droits, Me Nakache s'interroge.

Il va sans doute faire appel de la décision mais le mal est fait. La préfecture, elle, se borne à répondre que « la décision est légale » : « Elle a été lue en audience au tribunal administratif, l'avocat en a pris connaissance. La reconduite à la frontière lui a été notifiée lors de sa garde à vue. » Il était temps.

Mohammed, lui, explique : « Ma fille n'était pas cachée. Si on avait reçu une lettre pour me demander qu'elle quitte la France, je l'aurais ramenée moi-même chez sa mère. »

Les procédures expéditives en vogue actuellement en ont décidé autrement. « Elle n'a pu prendre ses affaires. Ma fille est partie sans ses habits, sans un euro en poche, se désole son père. On est des êtres humains, quand même ! On ne jette pas les gens comme ça, comme des bêtes ! »

Source : Ladepeche.fr

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