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Espagne: Plan de retour des immigrés, plan de non retour pour les Marocains

Le plan de retour des immigrés dans leur pays d'origine annoncé par le gouvernement Zapatero depuis le mois d'avril 2008 ne bénéficie pas de l'engouement sur lequel comptait l'Etat espagnol à son lancement. Que s'est-il passé?

Le plan de retour prévoit d'indemniser en deux tranches les immigrés au chômage au lieu de le faire en deux ans. En d'autre termes le gouvernement espagnol leur offre 40% de leur indemnité de chômage immédiatement et les 60% restants à leur arrivée dans leur pays d'origine. En contrepartie le chômeur étranger qui accepte ce retour volontaire s'engage à ne pas revenir en Espagne avant 3 ans. Et après 5 ans, ils seront aussi prioritaires pour l'obtention du contrat de travail à leur retour en Espagne.

L'idée de se plan était de faire face à la récession économique que connait la péninsule ibérique et à la montée du chômage, notamment dans les communautés d'immigrés.

Cependant les chômeurs sans papiers ne bénéficient pas de ce plan de retour. De plus, seuls les ressortissants de 20 pays hors Union Européenne sont concernés dont deux pays africains; le Maroc et la Tunisie.

Ce dispositif d'aide au retour pour les travailleurs immigrés qui sont régulièrement inscrits comme demandeur d'emploi visait au début 100 000 personnes selon les prévisions du gouvernement. Un mois après l'entrée en vigueur du plan, on a enregistré 767 demandes de retour dont seulement 2 Marocains. Une situation difficile à comprendre étant donné que le Maroc est le pays avec le plus grand nombre de ressortissants en Espagne: 648 735 établis régulièrement début 2008. Le constat est clair: le plan de retour intéresse beaucoup moins les Marocains. Revenir au pays et laisser tout après avoir passé plusieurs années en Espagne n'est pas une chose aisée.

Comme le premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero l'a annoncé lord de son discours d'investiture, il faut « promouvoir de nouvelles formules pour encourager les immigrés qui peuvent perdre leur emploi dans les prochains mois à retourner dans leurs pays pour s’y installer définitivement ». La formule trouvée n'est peut être pas assez nouvelle pour les Marocains d'Espagne pour qu'ils retournent s'installer chez eux.

Ibrahima Koné
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