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Begique: la femme d'un Marocain jugé pour infanticide

La première journée du procès d'une mère de famille belge de 42 ans accusée d'avoir d'avoir tué ses cinq enfants l'an dernier a été marquée lundi par le récit glaçant d'une femme folle d'amour et capable d'une violence inouïe.

"C'est avec beaucoup de violence que j'ai fait cela, avec beaucoup de cruauté. Ils ont dû avoir mal, ils ont dû avoir peur", a reconnu Geneviève Lhermitte devant la cour d'assises de Nivelles, une petite ville située à une trentaine de kilomètres de Bruxelles.

En cette fin d'après-midi, après une première partie de journée consacrée à la constitution du jury et à la lecture de l'acte d'accusation, cette professeur de français à la personnalité fragile, dépressive depuis des années, laisse finalement percer son émotion.

Auparavant, elle a raconté son enfance un peu terne, ses déboires amoureux à l'adolescence et sa rencontre au début des années 1990 avec Bouchaïb Moqadem, un jeune Marocain qui deviendra rapidement son mari, et avec le médecin belge Michel Schaar, que son fiancé lui présente comme son "père adoptif".

Elle a aussi longuement expliqué comment la cohabitation avec le médecin, un homme aujourd'hui sexagénaire, qui subvenait aux besoins financiers de la famille, avait fini par lui paraître insupportable. D'autant plus qu'elle le soupçonne d'entretenir un amour platonique pour son mari.

Quand le président du tribunal, Luc Maes, lui demande de raconter ce mercredi après-midi tragique du 28 février 2007 au cours duquel elle a tué ses enfants âgés de 3 à 14 ans, c'est d'une voix hachée par les sanglots, mais sans omettre de détails, que Geneviève Lhermitte s'exécute.

"Je déballe les deux couteaux. Je mets une cassette vidéo aux enfants, dans le salon, puis je remonte dans la chambre avec Mina, 7 ans. Je lui dit +Je t'aime très fort+, puis je l'embrasse. Je commence à l'étrangler. Je la relâche, j'entends que ça fait du bruit, alors je prends le couteau et je lui coupe son cou", explique-t-elle.

Pour le petit Medhi, 3 ans, qu'elle décrit comme son "petit spiderman", elle procède de la même manière, lui disant des mots d'amour avant de l'étrangler et de l'égorger.

Elle appellera ensuite à l'étage Myriam, 9 ans, lui fracasse une tablette de marbre sur la tête et lui tranche la gorge. "C'était affreux, il y avait du sang partout, sur les mur, au plafond", raconte-t-elle.

Geneviève Lhermitte continuera néanmoins le massacre avec son couteau de boucher, attirant les deux derniers enfants, Nora, 12 ans, et la préférée, Yasmine, 14 ans, en leur promettant une "surprise" à l'étage.

Elle explique avoir ensuite tenté de se suicider, pour se rendre compte alors qu'elle "devait être punie" et qu'elle devait appeler la police.

Dans le jury, trois femmes écrasent leurs larmes. Le père, Bouchaïb Moqadem, et Michel Schaar, présents à l'ouverture, ne sont plus là.

De ce procès, Geneviève Lhermitte dit espérer trouver une "explication" à ses actes. "Je voulais juste être quelque part avec eux, où l'on soit bien", parvient-elle tout juste à avancer.

Devant le tribunal, elle a aussi accusé son mari de violences envers elle, lui reprochant d'avoir été sourd à sa détresse. Elle a également eu des mots très durs envers le docteur Schaar, qu'elle juge "dégoûtant".

"Je ressens de la violence chez vous" à propos de l'"ami de la famille", relève le président de la cour en lui demandant si elle avait déjà "analysé" ce trait de caractère. Geneviève Lhermitte lui répond par la négative.

Son procès devrait durer deux semaines. Elle risque la prison à perpétuité.

Source: AFP

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