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Aïd Al Adha: frénésie des prix du mouton au Maroc

A cinq jours de la fête d’Al Adha, la cadence de vente des moutons d’abattage semble atteindre sa vitesse de croisière au Maroc, dans les marchés provisoires comme dans des espaces de quartiers, loués pour l’occasion.

« Acheter le mouton », un mot d’ordre qui fait éclipser tout le reste pour de larges franges de la société marocaine qui compte plus de 30 millions d’âmes, hormis une infime minorité qui préfère passer les jours chômés dans des hauts lieux touristiques du pays profitant des promotions exceptionnelles.

Les gens dissertent longuement sur les prix qui semblent ne pas faire les frais de la peste des petits ruminants déclarée en juillet dernier au Maroc et endiguée illico, tout le cheptel ovin et caprin (22 millions de têtes), étant vacciné.

Les prix sont fixés selon la discrétion des fermiers qui font le déplacement de toutes les régions du Royaume, notamment les plus cotées comme l’est et le centre, pour vendre « au prix fort », surtout dans les grandes villes, Casablanca en tête.

Les consommateurs semblent déconcertés par les prix « stratosphériques », aux dires de certains, affichés pour les races les plus prisées vendues à 50 dirhams (7 dollars) le kilo contre à peine 35 à 40 dirhams une année d’avant alors que la saison agricole s’annonce des plus prometteuses depuis septembre dernier et les moutons en vente dépassent de deux millions les têtes à immoler (5 millions).

L’explication officielle fait endosser la responsabilité de la « frénésie » constatée au surcoût de l’alimentation sur le marché mondial durant l’année 2007.

« Le mouton 2008 est plus cher que le mouton 2007 », ironisent certains, non sans amertume.

Pour d’autres emportés par la surenchère exacerbée, « immoler le mouton n’est pas un pilier en Islam ». La fête est « fondamentalement facultative » et tributaire du pouvoir d’achat, semble avancer quelques « sages ».

Pourtant, pour rien au monde, un père de famille, même démunie, ne peut renvoyer aux calendes grecques « l’obligation sociale » de sacrifier un mouton pour échapper à « la risée » des voisins et au regard accusateur de ses enfants.

Certains s’endettent pour « être au rendez-vous », d’autres recourent à « la souscription » des voisins. L’enjeu en vaut la chandelle.

Source: APA News

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