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Al Massae: La Haca rappelle 2M à l'ordre

Le régulateur des ondes a réordonné aujourd'hui à la chaîne de Aïn Sebaâ de rediffuser un droit de réponse en y mettant les formes requises, sous peine d'écoper d'une amende.

Quelle mouche a piqué la deuxième chaîne nationale 2M ? La chaîne d'Aïn Sebaâ s'est contentée de diffuser pendant quelques secondes dans ses journaux télévisés un communiqué «scanné» de la HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle) à peine lisible et sans le moindre commentaire. Il s'agit d'un précédent dans les annales audiovisuelles marocaines car les opérateurs audiovisuels se sont habitués à lire ce genre de décisions sur antenne pendant leurs journaux télévisés. Selon une source de la Haca, Le Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) a décidé mercredi lors de sa réunion hebdomadaire d'ordonner à nouveau à la chaîne la diffusion en bonne et due forme du communiqué. Si 2M s'y refuse, elle devra s'acquitter d'une amende, comme le précise l'article 5 du dahir portant création de la Haca.

Pour rappel, la Haca avait accordé au groupe «Al Massae Media» un droit de réponse suite à une information diffusée en août dernier par la deuxième chaîne nationale que la Haca avait jugée «dénuée de déontologie professionnelle», selon un communiqué de l'instance. En effet, 2M avait fait état de la convocation par la police judiciaire de Mohamed Al Asli, l'un des actionnaires du groupe «Al Massae Media», pour une audition dans le cadre d'une enquête judiciaire sur des ressortissants syriens poursuivis «pour trafic de devises et immigrations clandestines». Lors de son journal télévisé, le présentateur de la chaine avait lié de manière injustifiée cette enquête au quotidien «Al Massae» en présentant Al Asli comme «un des fondateurs de la publication». Le régulateur des ondes a répondu favorablement à la requête de droit de réponse du groupe «Al Massae Media» contre la société «SOREAD-2M». Une décision que la chaîne de Ain Sebaâ a contestée devant le tribunal administratif. La justice a finalement déboutée 2M en l'obligeant à procéder à la diffusion du droit de réponse. Au final, la chaîne s'est exécutée, mais sa réaction suscite aujourd'hui un grand débat. Est-ce que le traitement réservé à ce droit de réponse par 2M est recevable et en conformité avec les obligations de son cahier des charges ? «Il s'agit clairement d'un contournement d'une décision de la Haca», explique une source de la Haute autorité. «Ce n'est pas la première fois que 2M fait les choses à moitié. Lors des dernières élections législatives, 2M avait mal pris un avertissement que nous lui avons adressé pour non-respect du pluralisme. La chaîne avait consacré un reportage à un candidat d'une circonscription électorale à Casablanca, en omettant d'interviewer les autres. Or, le cahier des charges prévoit que dans ce genre de situations, la chaîne doit passer en revue tous les concurrents», poursuit notre source qui explique que «2M a démontré qu'elle n'aime pas recevoir de leçons de déontologie et de professionnalisme de la pan du CSCA».

Dès le départ de l'affaire, 2M a assuré n'avoir fait que citer une information communiquée par l'agence de presse officielle. Un argument fallacieux, selon une source de la Haca qui explique «que tout opérateur audiovisuel engage sa responsabilité éditoriale concernant les informations qu'il diffuse». Autre argument avancé par la deuxième chaîne nationale: les journaux télévisés ne sont pas concernés par la gestion du pluralisme, mais uniquement les émissions. «Faux», rétorque notre source. «Les JT sont autant, sinon plus, concernés par le respect du pluralisme que les émissions. Pour preuve, nous élaborons deux rapports trimestriels sur le pluralisme. Un consacré aux JT et un autre aux émissions», conclut-elle. Malgré nos tentatives répétées, aucun responsable de la deuxième chaîne n'a souhaité répondre à nos questions ou commenter cette nouvelle décision de la Haca.

Zakaria Choukrallah
Source: Le Soir Echos

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